«Boost Africa» ou encore «Alliance pour l'Entrepreneuriat en Afrique», de nombreuses initiatives nationales ou internationales se complètent pour favoriser l'émergence d'un véritable univers entrepreneurial sur le continent. En parallèle, les startups africaines essaient de faire leur petit bonhomme de chemin, en réussissant des levées de fonds en constante augmentation. Les détails. Boost africa : 1 milliard d'euros pour l'entrepreneuriat Lancée en 2016, «Boost Africa» est une initiative conjointe de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Banque européenne d'investissement. Son objectif est de soutenir les jeunes entrepreneurs africains. Pour la BAD, il s'agit là de «l'une des initiatives phares de la Stratégie de la Banque pour l'emploi des jeunes en Afrique, qui vise à exploiter le potentiel du continent et à créer des opportunités sur le terrain». Boost Africa bénéficie de financements de partenaires comme l'UE, qui a déjà accordé une enveloppe de 60 millions d'euros. Mais, on estime que Boost Africa mobilisera plus de 1 milliard d'euros d'investissements globaux grâce à des financements supplémentaires fournis par des partenaires de fonds publics et privés tiers, ainsi qu'à des financements levés par les bénéficiaires finaux. «Depuis son lancement en novembre 2016, Boost Africa a permis de soutenir des investissements à fort impact effectués sur tout le continent par des partenaires de capital-risque situés à Dakar, Abidjan, Nairobi, Lagos et Tunis», se félicitent les partenaires de l'initiative. L'initiative a appuyé l'essor d'entreprises africaines innovantes spécialisées dans l'agro-industrie, la technologie financière, le commerce électronique et la cybersécurité. Quelque 1.080 organisations professionnelles et 3.267 dirigeants d'entreprise de 32 pays africains ont ainsi bénéficié de cette initiative sous diverses formes. Alliance pour l'Entrepreneuriat en Afrique : cap sur les PME ! C'est la toute dernière des grandes initiatives en faveur de l'entrepreneuriat en Afrique qui vient de voir le jour. Il s'agit de l'«Alliance pour l'Entrepreneuriat en Afrique». Elle a été lancée en mars dernier par des poids lourds de la finance mondiale : la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque européenne d'investissement (BEI), l'Association des institutions européennes de financement du développement (EDFI), le Trésor français, la Société financière internationale (SFI) et Proparco, la branche de l'Agence française de développement (AFD) dédiée au secteur privé. Cette «Alliance pour l'Entrepreneuriat en Afrique» a pour objectif de «soutenir le secteur privé et la dynamique entrepreneuriale actuelle en Afrique». L'Alliance met l'accent sur le développement des TPE/PME et startups africaines, vecteurs de croissance, d'emplois et d'innovation. À ce propos, il faut noter que selon la Banque mondiale, les PME représentent près de 90% des entreprises d'Afrique subsaharienne et 38% du PIB régional. Outre le financement, l'Alliance soutiendra les réformes visant à améliorer le climat des affaires et des investissements en Afrique, et à appuyer le développement d'initiatives du secteur privé dans des secteurs verts et numériques durables. Financements : Montée en puissance des startups africaines Elles constituent un indicateur de taille de la dynamique entrepreneuriale sur le continent. Rien qu'en 2021, les startups ont réussi à lever des montants encourageants, avec 5,2 milliards de dollars. Ce qui atteste de l'intérêt des investisseurs. Pour 2022, la plateforme spécialisée dans les techs, «Africa The Big Deal», table sur des montants allant jusqu'à 7,3 milliards de dollars d'investissements en capital-risque dans les startups africaines. Depuis la crise du Covid, le secteur de la santé monte en puissance. On estime à près de 102 millions d'euros, le montant injecté dans des startups de la santé au cours de l'année 2020. Le domaine des énergies renouvelables a, pour sa part, reçu plus de 150 millions d'investissements, soit 3 fois plus que l'année précédente. D'autre part, plusieurs pays d'Afrique se sont invités à la table des «startups nations» ces dernières années. On y trouve le Kenya, le Nigéria et l'Afrique du Sud. Au cours de l'année 2017, l'Afrique du Sud avait reçu près de 168 millions de dollars d'investissements pour 42 entreprises, tandis que le Kenya en avait obtenu 82 millions. Abdellah Benahmed / Les Inspirations ECO