Le groupe de rock marocain, qui vient d'une autre planète, a décidé de trouver bon port sur terre et à Casablanca plus précisément afin de proposer un répertoire de rock grunge de la belle époque. Les membres du groupe sont tous de la génération 90 où la scène rock au Maroc était à son apogée avec un public mélomane qui suivait la vague musicale. Après différentes expériences, des chemins et des parcours différents, Mehdi Okacha, au chant, Youssef Benseddik et Samir Bousaadi à la guitare, Yassir Chorafi à la basse et Hamza Idrissi à la batterie, décident de créer MileStone Edge afin de faire revivre le rock qu'ils ont connu et avec qui ils ont grandi. «J'ai rencontré le guitariste Youssef Benssadik qui avait un groupe mais leur chanteur est parti à l'étranger. Il me connaissait déjà parce que je faisais partie de la scène rock marocaine en 2000. J'étais dans plus d'un groupe» ,raconte Mehdi Okacha, chanteur et leader du groupe. La répétition a été fructueuse puisque le groupe a donné très vite naissance à des compositions originales. «Nous ne nous sentions pas prêts de faire des live tout de suite. Nous avons donc décidé d'enregistrer», explique le chanteur du groupe. Enregistrer avec les moyens du bord puisque le groupe a la chance d'avoir un ingénieur du son qui dispose d'un studio d'enregistrement à Casablanca en la personne du chanteur. En effet, cela a été un travail colossal et sans aucune aide extérieure. Cela étant, MileStone Edge a quand même réussi à lancer deux titres sur internet d'une qualité indiscutable. Un quotidien que la jeunesse marocaine connaît bien puisqu'il ne s'agit pas d'un problème de créativité, mais de moyens. Les jeunes groupes ne trouvent ni encadrement, ni aide financière, ce qui les poussent généralement à mettre fin à leur projet musical, voire même à opter pour une autre carrière «plus sage». «C'est un milieu difficile, j'avais des groupes, j'ai beaucoup chanté mais j'ai dû arrêter puisqu'il n'y avait pas d'avenir pour la scène rock marocaine, malgré les grands groupes de l'époque et une scène dynamique. Le talent était là, à la hauteur des grands groupes internationaux mais personne pour permettre de créer des carrières». C'est ainsi que Mehdi Okacha a décidé de partir à l'étranger afin de poursuivre des études d'ingénieur du son polyvalent spécialisé en audiovisuel. Aujourd'hui, il est le manager d'un studio d'enregistrement à Casablanca qui s'appelle BTM Productions, avec son ami et compagnon de toujours, aussi mélomane et fou que lui : Mamoun Belgnaoui. Une situation qui facilite la tâche du groupe puisque les répétitions se font au studio. De répétitions en répétitions, l'enregistrement des chansons est devenu une évidence voire inévitable. «En 5 journées de travail, nous avons composé 5 chansons», explique le chanteur. Un résultat des plus concluants pour le groupe qui a souhaité faire le mixage et le mastering de ces chansons à Los Angeles afin d'avoir un regard extérieur après le travail d'enregistrement en studio. Le mixage est le mélange et le traitement individuel de chaque piste du projet. Batterie, guitares, voix, sont ajustées en termes de volume, d'égalisation, de dynamique et d'effet pour donner un son cohérent, équilibré à chaque piste et à l'ensemble. Le mastering est un traitement appliqué à l'ensemble de la chanson. Il a pour but d'équilibrer le volume et l'égalisation d'une chanson à l'autre. En effet, ceci est un travail que l'ingénieur aurait pu faire localement mais lorsque les chansons sont composées, répétées et enregistrées, le travail est tellement personnel qu'il est recommandé de s'aider d'un avis objectif. «En écoutant le résultat du mix, je me suis dit que j'aurais dû le faire moi-même», ajoute, Mehdi Okacha, perfectionniste et non satisfait du résultat américain. «Mais après avoir écouté les titres à leur fin, je suis assez satisfait du résultat». En effet, le premier titre «New Life» a eu un succès fulgurant sur internet puisqu'en quelques jours sa fan page facebook a affiché près de 1.000 fans. «Nous étions étonnés de l'engouement autour de nos chansons, nous n'avons pas la prétention ni l'envie de faire de la fusion ou de chanter en arabe. Le rock doit être chanté en anglais», explique le chanteur. Suite au succès du premier titre, le groupe a voulu montrer un autre aspect de la musique qu'il proposait en ajoutant «Dream», un second titre de MileStone Edge. C'est ainsi que l'ingénieur du son, producteur, chanteur et comédien voix-off, Mehdi Okacha continue son chemin avec son groupe en une carrière, pour le moment en autoproduction, mais en espérant avoir l'opportunité de rencontrer le public à travers des scènes, des concerts et des festivals et tracer sa route pour un : «Highway to...heaven !».