Les associations agricoles espagnoles qui militent contre l'accord agricole signé entre le Maroc et l'Union européenne ont trouvé un nouvel allié à leur cause. Il s'agit du Front Polisario, lequel a présenté devant le Tribunal de l'Union Européenne, un recours pour demander l'annulation de l'accord agricole, sous prétexte qu'une grande partie de la production exportée vers le marché communautaire est produite dans les provinces du sud, selon l'information relayée par le quotidien conservateur «la Razon». De ce fait, le lobby espagnol n'hésitera pas à surfer sur cette sortie des séparatistes pour faire de nouveau le procès de ce pacte et à la même occasion rameuter le Parlement européen, dont une partie de ses membres est acquise à sa cause, pour entraver le bon fonctionnement de ce pacte. D'ailleurs, rappelons-le, le tonitruant eurodéputé José Boové avait déclaré lors des débats portant sur la ratification du pacte que 1/3 des tomates exporté du Maroc proviennent du domaine d'Azura dans le Sahara. Toujours dans ces vaines tentatives de jeter le discrédit sur le pacte, et à la veille d'une rencontre ayant eu lieu à Casablanca entre les professionnels du secteur des fruits et légumes du Maroc et du voisin ibérique la semaine dernière, la toute-puissante association agricole espagnole COAG a sorti ses griffes pour saboter le rapprochement entre les professionnels des deux rives. COAG, a estimé, pour la énième fois, que le Maroc a enfreint le régime du prix d'entrée pour la tomate et la courgette. Ce qui a provoqué selon les dires de cette association, la chute de 64% du prix des courgettes et une baisse de 29% en ce qui concerne la tomate. Le lobby a saisi cette sortie pour tirer à boulets rouges sur son ministre de tutelle, lequel avait déclaré lors d'une comparution devant le Sénat espagnol que les niveaux actuels des prix est raisonnable, donc aucune infraction n'est commise par les exportateurs marocains. Pour couper l'herbe sous les pieds des détracteurs acharnés de ce texte, les autorités marocaines ont présenté à leurs homologues espagnols les mécanismes mises en place et permettant de faire le suivi des exportations marocaines vers l'espace communautaire. Cela s'est produit lors d'une nouvelle rencontre ayant eu lieu la semaine dernière à Casablanca, du groupe du travail de la filière de la tomate, relevant du comité mixte maroco-espagnol. Un cadre de concertation créé par les deux voisins pour suivre de près l'évolution de la campagne agricole et éviter des querelles intestines entre les producteurs marocains et espagnols. Lors de cette réunion, les deux partenaires ont échangé des informations relatives aux superficies des productions et le calendrier de la commercialisation. De surcroit, le Maroc a exposé à la partie espagnole son système de monitoring permettant de faire le suivi des volumes exportés des produits horticoles. L'Association des producteurs-exportateurs des fruits et légumes (Apefel) a même présenté aux Espagnols les démarches imposées aux exportateurs et le test auxquels sont soumis les produits marocains dans des laboratoires pour démontrer le respect des normes européennes en matière des conditions phytosanitaires. Le groupe consacré à la tomate devrait se réunir une nouvelle fois le mois de mars et une troisième fois quand la compagne s'achève, avec la présence du comité mixte pour faire le bilan de cette première campagne depuis l'entrée en vigueur du pacte en octobre.