L'un des secteurs névralgiques de l'économie marocaine, l'immobilier, se positionne désormais sur le logement social. Logique, la demande y est de plus en plus persistante, contrairement aux autres segments. D'ailleurs, sous l'impulsion du segment social, le secteur immobilier a déjà affiché des réalisations probantes au terme de la première partie de 2012. À fin juin de l'année dernière, le chiffre d'affaires sectoriel (des trois opérateurs cotés : Addoha, Alliances et CGI) affichait une évolution de 12,4% à 6,1 MMDH, pour un RNPG de l'ensemble des sociétés de 932,8 MDH (en progression de 14,7%) . Pour l'ensemble de l'exercice 2012, la tendance devrait se poursuivre. Les analystes prédisent que les promoteurs cotés devraient poursuivre leur croissance et clôturer l'exercice 2012 sur une note haussière. Plusieurs facteurs confirment ce qu'avancent les analystes. Dans un premier temps, il s'agit de l'accélération des livraisons des projets de logement social pour le compte du second semestre 2012. Egalement, les livraisons du haut standing prévues au cours de cette période devraient renforcer les marges des sociétés. Sur cette base, les analystes d'Upline estiment qu'en 2012, le secteur coté devrait réaliser un chiffre d'affaires consolidé de 18,9 MMDH. Ce revenu devrait être tiré principalement par Addoha (+1,4 MMDH) et CGI (+800,2 MDH). Pour sa part, le RNPG sectoriel devait se raffermir de 15,5% à 3,5 MMDH porté également par ADDOHA (+307 MDH) et ALLIANCES (+90,3 MDH). Dans ces conditions, il en ressort un PER sectoriel de 17,1 fois relativement élevé par rapport à celui du marché. Pour ce qui est des perspectives 2013, le secteur immobilier devrait continuer sur sa lancée. Les promoteurs devraient profiter a priori de la poursuite du développement du programme «Villes sans bidonville», qui a été lancé en 2004 et qui devrait s'achever en 2013, portant globalement sur 83 villes. Pour rappel, le ministère de l'habitat entend déclarer en 2013, 13 villes sans bidonville, ainsi que la construction de 15 villes nouvelles à l'horizon 2020, dont 4 construites actuellement. Dans le pipe également, la réserve foncière détenue par les sociétés cotées devrait leur permettre de sécuriser leur activité pour plusieurs années et par conséquent, un chiffre d'affaires sécurisé pour les trois opérateurs. En termes de prévisions chiffrées, le chiffre d'affaires sectoriel pour cette année devrait poursuivre sa progression à deux chiffres, avec 17,4% à 22,1 MMDH. La capacité bénéficiaire prévisionnelle avancerait quant à elle de 21%, à 4,2 MMDH. L'autre paramètre à prendre en considération pour cette année est le développement des activités vers l'Afrique subsaharienne en tant que relais de croissance. La tendance actuelle des opérateurs économiques marocains n'épargne aucun secteur. À ce titre, rappelons que le Groupe Addoha, pionnier parmi les promoteurs a initié cette aventure. Le groupe d'Anas Sefrioui a déjà signé des conventions pour la construction de 2.600 logements en Côte d'ivoire et deux projets de 2.000 unités au Gabon et au Burkina Faso. Pour sa part, le groupe Alliances n'est pas en reste. Il a d'ores et déjà annoncé son implantation en Côte d'Ivoire, via un projet de construction de 7.000 logements. Parallèlement à cette expansion africaine, Alliances a mis en œuvre une stratégie de développement dans le segment résidentiel et tertiaire, sur l'axe Casablanca-Rabat . C'est là un autre relais de croissance du métier de promotion immobilière en 2013 pour le groupe. Addoha Le Groupe Addoha semble être conforté par un chiffre d'affaires sécurisé de 18,4 MMDH (dont 11,5 milliards sur le haut standing), correspondant à 26.893 compromis de vente. Ainsi, en 2012, la société table sur des résultats en forte hausse, dont 70% seraient réalisés au cours du second semestre. Les analystes d'Upline group tablent en 2012 sur un chiffre d'affaires consolidé de 10,7 MMDH pour un RNPG en croissance de 33% à 2,4 MMDH. Alliances Conforme à ses prévisions, les performances financières d'Alliances continuent de conforter les choix stratégiques du groupe. Cette orientation consiste en un revirement vers les logements sociaux et la mise en œuvre d'une stratégie de développement du résidentiel sur l'axe Casablanca-Rabat. En effet, le groupe devrait continuer sur sa lancée, en capitalisant sur un chiffre d'affaires sécurisé de 12 MMDH, dont 65% concernent le logement social. Ceci étant, les résultats de l'exercice 2012 devraient profiter d'une part de la livraison prévue de plus de 13.200 logements sociaux et intermédiaires et d'autre part de la commercialisation de projets de haut standing sur l'axe Casablanca-Rabat. L'ensemble de ces éléments laisse prétendre pour 2012 à un chiffre d'affaires consolidé relativement stable de l'ordre de 4,6 MMDH, pour un RNPG de 922,3 MDH. CGI La CGI peut compter sur le soutien inconditionnel de son actionnaire de référence, la CDG. En effet, la Caisse met à la disposition de sa filiale immobilière une réserve foncière de 3.500 ha, située essentiellement sur l'axe Kénitra-El Jadida. L'ensemble de ces éléments est dans un scénario plus conservateur que celui de la société Upline group, qui table sur un chiffre d'affaires consolidé en 2012 en appréciation de 30%, à 3 MMDH, pour un RNPG de 670,1 MDH. Les promoteurs déçus par la LDF 2013 S'agissant des logements au profit de la classe moyenne, les promoteurs immobiliers ont exprimé, à travers leur fédération, leur déception quant aux mesures fiscales contenues dans la loi de finances 2013. En effet, cette dernière propose des appartements d'une surface variant entre 80 et 120 m2 à un prix de 6.000 DH TTC /m2, soit quasiment au même niveau qu'un logement social. Or, les exigences en termes de qualité sont nettement supérieures. Dans ces conditions, la réussite de cette nouvelle formule semble être sérieusement compromise. Parallèlement, la Fédération des promoteurs immobiliers a pointé du doigt un ensemble de mesures prévues dans la loi de finances 2013 et pouvant porter atteinte à la profitabilité des promoteurs immobiliers. Il s'agit essentiellement de la mise en place de la taxe sur le sable de 50 DH/m3 sur les sables de dragage, des dunes et des rivières ou encore l'application de la taxe de 20 DH/ m3 sur les sables de concassage, ainsi que l'entrée en vigueur de la taxe de 0,10 DH /kg sur le rond à béton.