Qui a dit que l'Istiqlal était un parti sans histoires ? La dernière - et première - sortie du nouveau leader du parti a fait couler beaucoup d'encre. Du côté du gouvernement, si tous les partis de la coalition on préféré, dans un premier temps, garder le silence suite à au mémorandum diffusé par le nouveau secrétaire du parti de l'Istiqlal Hamid Chabat , les réactions commencent à fuser. Hier, au siège de la MAP à Rabat, Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), a tenu à exprimer de manière claire la position de son parti, membre de la coalition gouvernementale, sur la sortie du leader istiqlalien fraîchement élu. «Il ne s'agit pas d'un nouveau positionnement. Le PPS ne fait guère de politique sensationnaliste. Cela ne peut qu'entraîner le champ politique marocain dans des labyrinthes dont l'issue va à l'encontre des intérêts du pays», a-t-il déclaré en ouverture de son discours devant un parterre de membres du parti et de journalistes. «C'est l'heure des priorités : activer les réformes et appliquer les dispositions de la nouvelle Constitution», poursuit Benabdellah. En effet, le nombre de dossiers qui restent pendants semble inquiéter l'opinion publique. À titre d'exemple, on peut citer la Caisse de compensation, la langue amazighe, les réformes sociales, l'éducation et la régionalisation. «Ce sont là des questions beaucoup plus importantes», a signalé Benabdellah. Réagissant au mémorandum, Benabdellah a précisé que «les critiques doivent être faites de manière constructive. De même que notre réaction doit être sage et mature». À en croire le secrétaire général, l'heure est à la prudence. Certaines conditions qui ont effectivement mené au bouleversement dans la région sont toujours d'actualité, à commencer par les contestations récentes qu'ont connues plusieurs régions du pays. Cela étant, «le Maroc s'en est sorti avec une nouvelle Constitution et plusieurs acquis. Il faut capitaliser sur ces acquis», précise le ministre. Printemps arabe et partis politiques marocains En ce qui concerne les partis politiques, le PJD a su tirer profit du climat général marqué par les contestations sociales dans tout le pays. Il faut dire que la victoire du parti de la lampe n'était pas une surprise, surtout qu'il arborait jusque là un «casier politique vierge» auprès des électeurs. Cela étant, après une année au pouvoir, certaines voix commencent à douter de la capacité de ce parti à gérer certains dossiers. Pour le ministre de l'Habitat, «Ce n'est pas pour faire l'éloge du PJD, mais ceux qui pensent que ce parti gagnerait en force si on lui laisse un champ politique sans perturbations, se trompent. C'est totalement contre-productif». En outre, la sortie de ce mémorandum, venant d'un parti faisant partie de la coalition gouvernementale «peut refléter une image floue pour les investisseurs étrangers et nos partenaires commerciaux mondiaux», a estimé le SG du PPS.