Stratégie de financement, Pacte national de développement et gisements de prospérité…Les ambitions du Nouveau modèle de développement ont été exposées à la CGEM. Plus que jamais, le privé se trouve au cœur du NMD, à travers son apport en termes de croissance économique et génération d'emplois. Pour financer les ambitions du Nouveau modèle de développement (NMD), la croissance économique devra atteindre 6% en moyenne à partir de 2025 contre 3,5% de croissance au cours de cette dernière décennie. Un pari qui ne peut être atteint sans l'apport du secteur privé, notamment le tissu national, qui nourrit et stimule une bonne partie de la croissance économique. Dans ce sens, le président de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), Chakib Benmoussa, avec son équipe, a présenté, jeudi, à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), les conclusions et recommandations du rapport général relatif au Nouveau modèle de développement (NMD) économique et social. D'entrée en jeu, Chakib Benmoussa, a rappelé que le diagnostic de la commission a fait ressortir une crise de confiance généralisée. « Elle concerne les citoyens, mais aussi les acteurs économiques, politiques et responsables en plus d'une fracture sociale qui est confortée par les données avec une croissance molle qui ne génère pas d'emplois » indique-t-il. Et à l'origine de l'essoufflement de l'élan de développement au Maroc, figurent quatre nœuds qui sont interconnectés les uns vis-à-vis des autres. Il s'agit du manque de cohérence et de convergence des stratégies et des programmes, la lenteur de la transformation structurelle de l'économie en plus de la limité des capacités du secteur public et le sentiment d'imprévisibilité qui freine les initiatives. « Cette réalité a été la base de notre projection pour l'avenir. Elle part d'un constat que le Maroc dispose aussi d'un potentiel, dans beaucoup de domaines, qui autorise cette ambition à l'horizon 2035 », affirme Chakib Benmoussa. Les ruptures préconisées par la CGEM La Commission spéciale sur le modèle de développement a tablé sur cinq paris d'avenir. Ils offrent selon la Commission des opportunités d'investissement et de partenariat dans des domaines stratégiques tels que la recherche et l'innovation, le numérique, l'énergie et le financement, en plus de la valorisation des potentialités du Maroc tout en prenant en considération le cadre de référence entre un Etat stratégique et régulateur et la Société en s'appuyant sur ses acteurs, notamment le secteur privé et les tiers secteurs en plus des acteurs publics. « La CGEM à travers toutes ses composantes est engagée à jouer son rôle auprès du gouvernement dans la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement et intervenir activement dans le cadre d'une gouvernance participative pour accélérer son exécution. À cet effet, nous mettrons en place un comité interne qui sera dédié au NMD », a annoncé Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc. Parmi les ruptures préconisées par le patron des patrons, au cours de son intervention, figure l'évolution du rôle de l'Etat pour être beaucoup moins dans les opérations et beaucoup plus dans la régulation économique. Actuellement, « nous voyons que l'investissement public représente 65 % contre 35% pour l'investissement privé. Nous devons inverser ce ratio pour nous rapprocher des niveaux des pays développés qui sont à 80% », a insisté Chakib Alj. Des gisements confrontés à des obstacles Pour opérer la transformation économique, la CSMD a proposé plusieurs leviers de transformation. Parmi lesquelles le renouvellement de l'appareil administratif et tabler sur le numérique qui est le catalyseur du changement et de la confiance. À cela s'ajoute, une stratégie de financement alignée aux priorités du NMD en prenant en considération le volet fiscal et social en plus du mécanisme de mobilisation et de suivi qui est le Pacte national de développement. « Ce pacte définit le cap partagé en déterminant les grands axes et les priorités afin de gagner en cohérence et accélérer le rythme du changement et responsabiliser chacun des acteurs », précise Chakib Benmoussa. Ce mécanisme sera placé sous l'autorité de sa Majesté le Roi pour veiller à la cohérence globale et à l'alignement stratégique pour l'impulsion et l'appui des reformes stratégiques. S'exprimant lors de cette rencontre, Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a annoncé qu'un portefeuille a été conçu sous forme de gisements d'opportunités qui ne sont pas exploitées par les acteurs afin d'arriver au taux de croissance visé et relever le défi productif. Au total, plus de 25 gisements avec des sous gisements ont été identifiés en fonction d'un ensemble de secteurs et activités. « Pour exploiter pleinement ces gisements de prospérité et atteindre un nouveau palier de croissance, le Maroc a besoin d'une révolution entrepreneuriale, essentiellement à travers la modernisation de son tissu économique, la montée en gamme pour augmenter la valeur ajoutée locale ainsi que la diversification et l'internationalisation en orientant les entreprises vers l'export», explique Ahmed Réda. En se référant à l'objectif du NMD en relation avec ce volet, les obstacles qui empêchent les acteurs d'exploiter ces gisements seront éliminés à travers des mesures phares ciblant les obstacles précités, notamment les barrières règlementaires et administratives, le déficit en compétitivité, l'accompagnement du secteur public et le cadre macroéconomique. Yassine Saber / Les Inspirations Eco