Les yeux rivés sur la présidentielle de 2022, Emmanuel Macron entame mercredi un tour de France très politique pour «prendre le pouls» du pays après plus d'un an d'une crise sanitaire éprouvante. Le président français, dont la popularité est en hausse selon les sondages, n'a pas encore officialisé sa candidature pour un second mandat et son entourage dément qu'il entre en campagne, mais ses déplacements sur le terrain sont perçus comme une pré-campagne par l'opposition. «Acceptons l'idée qu'il est en campagne présidentielle», a déclaré mercredi le député de la gauche radicale Alexis Corbière, tandis que la présidente d'Île-de-France Valérie Pécresse (droite) se dit «choquée» par le fait que ce tour de France commence aussi à trois semaines des élections régionales. Le chef d'Etat devrait au total effectuer, en juin-juillet, une dizaine de déplacements, pour écouter les doléances des Français, à moins d'un an de la présidentielle. À l'issue de l'exercice, durant la première quinzaine de juillet, Macron pourrait s'exprimer sur le cap qu'il prendre lors des dix derniers mois avant la présidentielle de 2022. Parmi les sujets qui restent à trancher figurent notamment le lancement de réformes à long terme, comme celle des retraites et de la dépendance, mises sous le boisseau en raison de la crise sanitaire, ainsi que la création d'une garantie jeune universelle pour aider les 18-25 ans. La réforme des retraites, sujet toujours inflammable en France, avait déclenché une vaste mobilisation syndicale fin 2019-début 2020. C'était avant que n'éclate la crise de la Covid-19, qui a fait plus de 110.000 morts en France, et poussé le libéral Macron à mettre en place une politique d'aides économiques et sociales massives pour amortir le choc. Au moment où une «vie normale» semble de nouveau possible en France, qui sort peu à peu du confinement, et où la vaccination s'accélère, le président va profiter de ces visites sur le terrain pour tester sa volonté de réformes, intacte selon lui. Mais Emmanuel Macron ne pourra éviter, en particulier lors de sa rencontre avec les élus locaux, d'aborder la question des élections régionales des 20 et 27 juin, dans une région où le Rassemblement national (extrême droite) a progressé ces dernières années. Sami Nemli avec agences / Les Inspirations Eco