Ce n'est un secret pour personne, la planète finance est en proie à de sérieux doutes, depuis le déclenchement de la crise en 2008. Plus encore, à chaque soubresaut conjoncturel, les cols blancs se mettent à craindre le pire. Pourtant, dans ce décor de désolation, il est une niche qui fait plus que résister. En effet, avec un taux de croissance estimé à 25% l'embellie de la finance islamique donne le tournis. La bonne nouvelle, c'est que les meilleurs taux sont réalisés en Afrique, ce qui donne au Maroc une marge incroyable pour rattraper le temps perdu et pourquoi pas se transformer en hub régional pour ce type de financement... Si, si, c'est possible, du moins c'est ce que les experts réunis à Casablanca aujourd'hui tenteront de démontrer. Nos atouts ? Un secteur bancaire restreint certes, mais performant et ayant prouvé sa résilience face à la crise, des compétences jugées intéressantes, un positionnement géographique stratégique, mais aussi et surtout un taux de bancarisation qui présente une marge de croissance alléchante, pour les banquiers halal à l'assaut du marché. Preuve en est le nombre important de demandes de licences formulées par plusieurs investisseurs, mais aussi la fréquence des rencontres et débats sur le sujet, programmés d'ici la fin de l'année. Toutefois, entre une nouvelle loi bancaire qui tarde à voir le jour, une expérience de produits alternatifs pas très réjouissante et une législation encore à la traîne, quelles sont les chances pour le Maroc «d'arracher» sa part du gâteau? Ce qui est sûr, c'est que la volonté politique y est désormais, que la Banque centrale qui était opposée à ce modèle a changé d'avis et que les banques de la place, sans exception, sont sur le pied de guerre pour former le personnel et adapter leur dispositif aux nouveaux produits et services qu'offre cette industrie. Il ne reste donc plus qu'à prier pour que cette fois soit la bonne. Inchallah !