« La presse dans le cycle de l'innovation IT », c'est ainsi que Mohamed Ezzouak, directeur du site d'information en ligne, Yabiladi a rebaptisé la deuxième conférence de la journée portant sur « Les médias et les IT». La presse aujourd'hui est en crise à cause de la baisse des recettes publicitaires, par conséquent les médias commencent à élargir leurs horizons en créant des synergies avec le web, voire carrément à passer sur un modèle entièrement digital. «Le numérique est le nouvel ADN de la presse. Il faut le mettre dorénavant au cœur des salles de rédaction» suggère Ezzouak. Au Maroc, le chantier est encore ouvert. En effet, une commission récemment réunie par le ministère de la Communication a élaboré un Livre blanc regroupant une série de recommandations sur le secteur. Le modèle économique, le code et la déontologie du métier, y sont traités, ainsi que le statut des web-journalistes rappelle-t-on lors de ce débat. Pour Ezzouak, « l'Etat doit jouer un rôle de boussole dans ce chantier ». Un chantier qui, on l'aura compris à l'issu de cette rencontre, va bien au-delà du simple passe du papier au numérique. « Il faudra réformer la formation en web-journalisme, adapter la fiscalité à ces nouveaux organismes, et créer un écosystème favorable à l'investissement dans la presse électronique» renchérit Ezzouak, fort de plusieurs années d'expérience dans le domaine. Pour Abdelati Lahlou, directeur adjoint de la bibliothèque nationale l'enjeu du numérique dans les médias est tout autre. « Nous avons un soucis pour sauvegarder et archiver la production intellectuelle nationale » explique-t-il. Pour lui, « c'est un point qu'il faudra également prendre en compte pour écrire aujourd'hui l'histoire de demain ». Comme quoi, l'enjeu des « médias à l'ère des nouvelles technologies » ne concerne pas uniquement les « nouveaux » médias.
