Le ministère du Tourisme, de l'artisanat, du transport aérien et de l'économie sociale a procédé à la distribution de deux tonnes de fils de laine de Siroua en faveur d'une quarantaine de coopératives opérant dans la filière de production du tapis rural. Le fil de laine de qualité est un élément crucial dans la filière du tissage. Dans la région de Taznakht, réputée pour ses tapis, cette donnée est cruciale. Dans un souci d'assurer un approvisionnement en laine de qualité au profit d'une quarantaine de coopératives de la confédération Ait Ouaouzguit, opérant dans la production de tapis rural dans le Grand Taznakht, le ministère du Tourisme, de l'artisanat, du transport aérien et de l'économie sociale a procédé, la semaine dernière, à une opération de distribution de près de deux tonnes de fil de laine de Siroua. Une action, qui a pour objectif de faire bénéficier et d'encourager les tisseuses de la région à l'utilisation d'une matière première de choix pour améliorer la production et la qualité du tapis rural des Ait Ouaouzguit. La finalité en est de promouvoir la commercialisation et de permettre ainsi une meilleure inclusion socio-économique de ces femmes à travers l'amélioration de leurs revenus. Plus de 22.000 tisseuses Il faut savoir que le bassin du «Grand Taznakht» emploie près de 22.000 tisseuses et se positionne comme lieu de référence pour la production du tapis au niveau de l'Afrique du Nord. Il se caractérise par la production de tapis, dits Ait Ouaouzguit, fabriqués à base de la laine Siroua produite au niveau de la région. Cette laine est la plus convoitée au vu de ses caractéristiques techniques spécifiques, liées à la longueur de la fibre et l'aspect soyeux de la laine. C'est pourquoi, cette opération vise, selon le ministère de tutelle, à accompagner la mise à niveau de la filière du tapis dans la région. Elle s'inscrit aussi dans la continuité des efforts déployés par le ministère pour atténuer les effets induits par la crise de la Covid-19 sur les acteurs de l'artisanat, et plus particulièrement les artisanes du monde rurale. La province de Ouarzazate, en général et Taznaght en particulier, sont connues pour le tissage des tapis. Dans cette région, la laine est transformée par les mains habiles des femmes en tapis possédant des caractéristiques et des motifs propres et variés selon les tailles et les couleurs. La laine, qui est la matière première de confection, est de deux types. La première est dite «vivante», dont les toisons sont extraites d'un mouton encore vivant. La seconde, elle est «morte» puisque extraite des toisons d'un mouton égorgé. Laine vivante, gage d'un tapis de qualité Un tapis de qualité est confectionné à la base d'une laine vivante. Dans ce sens, les besoins en laine vivante sont touchés par les effets de la sécheresse. Par conséquent, elle est remplacée par la laine morte ou celle industrialisée. Actuellement, il existe cinq types de tapis dans cette région, à savoir : Ouazguitia, Glaoui, Akhnif, Kharita ou M'Zarbi et Zanif. Il faut signaler ici que le dernier type est complétement disparu. Par ailleurs, les tapis sont utilisés à la fois comme objet d'ameublement et objet d'art. Généralement, les tisseuses de la région coupent les toisons des moutons et préparent la laine en asséchant, brossant et séparant la laine à travers sa transformation en fils de laine. Elle est ensuite teintée avec les liquides extraits des plantes saisonnières de la région. C'est ainsi que les femmes peuvent confectionner leurs tapis. Autre fait méritant d'être relevé, le tapis de la région est peuplé d'un ensemble de motifs créés grâce aux talents des femmes à commencer par des signes et des formes géométriques : carré, triangle, cercle ainsi que de symboles (Tifinaghs) et des animaux (oiseux, chameaux) et bien d'autres. À cela, s'ajoute l'utilisation des couleurs chaudes, notamment l'orange couleur de terre, le rouge et le jaune... Yassine Saber / Les Inspirations Eco