Les Echos quotidien : Lors de votre première présentation au SMI 2012 à Marrakech sur «les outils de l'executive branding», vous aviez insisté sur l'utilisation de Twitter en entreprise. Selon vous, quels sont les autres outils dont disposent les petites et moyennes entreprises pour faire valoir leur activité et développer leur notoriété ? Minter Dial : Pour les petites entreprises comme pour les plus grandes, je n'ai pas trop tendance à faire une différence sur l'outil ou la plateforme à utiliser. Le choix de l'outil doit être au service de l'objectif et d'une stratégie décidée, tout en tenant compte d'où et comment la clientèle cible se réunit. Ceci dit, il est évident que la PME a moins de ressources que les grandes entreprises. Sinon, pour s'approprier un terrain sans forcément devoir produire du contenu régulièrement, je recommanderais à ces entreprises d'adopter le concept de «curation» dans lequel on opère comme un conservateur au musée. Il nécessite que l'entreprise soit en mesure de reconnaître le bon contenu dans son domaine d'activité, lié à son expertise et à son business. Mon outil de prédilection serait alors Scoop.it, qui permet de publier avec facilité et à moindre effort le contenu adapté à un secteur d'activité et à une expertise. Enfin, même si l'entreprise n'est pas dans une posture de production, il est essentiel d'avoir un dispositif d'écoute mis en place. «Google Alerte» serait alors le premier choix en la matière à mon sens. Dans certains cas, et pour des besoins plus spécifiques, il existe aussi des médias sociaux tels qu'Instagram - appartenant à Facebook désormais - ou Pinterest qui sont plus adaptés à des entreprises disposant d'une banque d'images. À votre avis, y a-t-il des réseaux sociaux plus influents que d'autres ? Pour moi, il ne s'agit pas de réseaux sociaux influents, mais de personnes influentes. Le sujet est alors de les connaître, d'interagir avec eux, voire de les rencontrer. La question qui se pose est de savoir où ces personnes influentes passent leur temps. Ceci demande un travail d'investigation, appuyé en partie par les outils de mesure d'influence tels que Kred, Klout, etc... Si nous devons parler du réseau le plus influent de par sa taille, ça serait bien évidemment Facebook dans la plupart des pays. Sinon, je considère que Twitter l'est également vu la nature des personnes qui y sont actives et l'attention que les médias y portent et en particulier les journalistes et vu l'activité des internautes sur ce média. Encore une fois, cela dépend de l'activité de l'entreprise car dans le milieu du business, notamment, si vous cherchez à développer le volet B2B, je noterais que les forums sur LinkedIn ont leur intérêt. C'est également le cas si l'objectif de l'entreprise est le recrutement de personnel qualifié. Il y a encore quelques temps, les médias avaient la primeur en tant qu'«influenceurs», aujourd'hui, n'importe qui peut le devenir grâce à Internet. Dans ce contexte, quel rôle, à votre avis, les médias «modernes» peuvent-il jouer en tant que leaders d'opinion ? Les médias de masse continuent de jouer leur rôle de leaders d'opinion et ils ne sont pas près d'être mis à l'écart de sitôt. Ceci dit, pour optimiser l'impact, la meilleure stratégie est généralement de croiser les différents médias. Désormais, les «leaders d'opinion» sont sur la Toile et communiquent via des plateformes telles que Twitter et Youtube. Encore une fois, il s'agit de trouver les bonnes personnes plutôt que de choisir un média en particulier. Un journaliste d'un grand journal avec un compte Twitter très actif est une combinaison puissante, par exemple. En gros, pour qu'un message devienne «viral», ou du moins pour qu'il perce à travers le «bruit» qui est provoqué sur les réseaux, il faut qu'il soit émis ou repris par un «catalyseur». Mais attention toutefois, avoir beaucoup de «vues» ou de «likes» n'est pas une fin en soi. Il faut savoir repérer le leader d'opinion le plus pertinent pour votre cible et communiquer avec lui. C'est cela qui déterminera en grande partie votre approche et votre offre en termes d'échanges.