Les entités représentant les professionnels du Transport international routier ont décidé la suspension de la grève annoncée cette semaine, après l'intervention de la CGEM qui prend en charge ce dossier. Alors que les professionnels du Transport international routier (TIR) ont appelé à une grève nationale de 48 heures, reconductible à partir de ce mercredi, les entités qui ont revendiqué ce mouvement, dont l'Association marocaine des transports routiers intercontinentaux (AMTRI Maroc), la Fédération marocaine de transport national et international (FMTNIL) et l'Association nationale de transport et logistique du Sud (ANTLS), ont décidé de la suspendre. Selon un communiqué commun, rendu public à l'issue d'une réunion tenue le 20 décembre, à Tanger, c'est la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) qui devra prendre ce dossier en main. Revendication : révision de l'accord bilatéral Il va sans dire que c'est l'épuisement récurrent des autorisations bilatérales (E), permettant aux opérateurs marocains du TIR d'accéder au territoire espagnol, qui a motivé ce mouvement. À cela s'ajoute la récente tension au sujet de la franchise carburant, qui date de 1992, dans un règlement visant à réguler la concurrence entre transporteurs au sein de l'espace communautaire européen. C'est la raison pour laquelle les professionnels ont demandé la révision de l'accord bilatéral, signé en 2012 à Madrid entre le royaume et l'Espagne, qui régit le secteur du Transport international routier (TIR) entre les deux pays. Selon les entités professionnelles, ledit accord grève la compétitivité des exportations nationales, d'autant plus que leurs doléances de révision de cet accord n'ont pas été prises en considération jusqu'à présent par la Direction du transport routier relevant du ministère de l'Equipement, du transport et de la logistique. À noter que lors du dernier comité technique de novembre 2018, les deux parties ont fait appel à un bureau d'études pour la réalisation d'une analyse conjointe approfondie, intégrant tous les déterminants de l'évolution des échanges commerciaux et du TIR entre les deux pays. C'est dans ce contexte que le ministère de l'Equipement, du transport et de la logistique réalisera une étude pour tracer un modèle de détermination de la proposition du contingent des autorisations bilatérales du transport international routier de marchandises, échangées entre le Maroc et l'Espagne, ainsi que les modalités de son actualisation. Les raisons du litige À l'origine de cette situation de déséquilibre, selon la profession, figure la modification de l'article 13 du protocole d'accord en vertu duquel la semi-remorque isolée espagnole était considérée comme marchandise et n'était, de ce fait, pas couverte par une autorisation (M). Par conséquent, les transporteurs ibériques ont développé le transport routier à travers le détroit de Gibraltar jusqu'à Tanger, uniquement via ce mode de transport. La semi-remorque était ensuite tirée par un tracteur à l'intérieur du pays. De ce fait, le changement de l'article précité a créé un déséquilibre sur le plan de la consommation du contingent des autorisations espagnoles. La partie espagnole n'épuisait pas son contingent d'autorisations contrairement aux camionneurs marocains. D'autres raisons entraînant ce déséquilibre sont citées par les professionnels, notamment le transport triangulaire avec plus de rotations pour le TIR espagnol. À cela s'ajoute la résolution définitive de la question de la franchise carburant, qui a été imposée cette année aux camionneurs marocains. Mesure qui a soumis les transporteurs marocains à la verbalisation, sous forme d'amende, de chaque camion qui dépassait une capacité de 200 litres au port d'Algesiras, premier point d'entrée des exportations marocaines vers l'Union européenne, sachant que les ensembles routiers marocains sont équipés de réservoirs d'une capacité allant de 1.300 à 1.500 litres. Yassine Saber / Les Inspirations Eco