Le problème des autorisations bilatérales dites «E» au voyage, délivrées par l'Espagne au ministère marocain de l'Equipement, du transport et de la logistique pour la circulation des camions sur le territoire ibérique est loin d'être résolu. Alors que l'Espagne avait promis, il y a quelques jours, d'octroyer près de 8.000 autorisations au Maroc pour débloquer la situation, les transporteurs n'ont bénéficié actuellement que d'environ 1.400 certificats après l'épuisement du stock. Par contre, les autres autorisations sont en cours d'impression, mais du côté des professionnels, c'est la partie marocaine qui ne tient pas compte de l'évolution des exportations, lors de la demande de ces autorisations. Pour l'heure, l'Association marocaine des transporteurs routiers intercontinentaux (AMTRI) ignore la date de délivrance de ces certificats par les autorités espagnoles et indique n'avoir aucune visibilité par rapport à son activité puisque les certificats délivrés (1.400 autorisations) sont déjà épuisés. «Les transporteurs ne se sont rendus compte, une nouvelle fois, de l'épuisement des autorisations bilatérales qu'à l'arrivée au port de Tanger Med lorsqu'ils avaient déjà chargé leurs marchandises au départ des provinces du sud et d'Agadir vers l'Europe alors que d'autres sont bloqués à Algésiras», explique Fatima Gourma, présidente de l'Association marocaine des transporteurs routiers intercontinentaux (AMTRI), zone sud. Partant de ce constat, les deux entités de l'AMTRI nord et sud ont appelé à une grève ce vendredi au port de Tanger Med afin d'exprimer leur mécontentement à l'égard de cette situation d'épuisement répétée. À ce sujet, il faut savoir qu'en l'absence de ces certificats, ils ne peuvent pas satisfaire les demandes de leurs clients exportateurs. Par ailleurs, en l'absence de ces permissions, les transporteurs seront obligés de payer une amende en dehors du port d'Algesiras (première porte d'entrée vers l'Europe) qui oscille entre 3.500 à 4.000 € par passage en Espagne. Et actuellement, l'alternative est de faire appel aux services des grandes sociétés de transport étrangères ou aux sociétés marocaines dotées d'agrément de circulation à l'international, mais cela représente un coût très élevé. En attendant le déblocage de cette situation par la délivrance des autorisations en cours d'impression, l'AMTRI ainsi que la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d'exportation des fruits et légumes ont déjà sollicité l'intervention des ministères de l'Agriculture et du Transport en plus de celui des Affaires étrangères pour trouver une issue à ce problème récurrent.