Un processus graduel d'ouverture des mosquées est prévu afin de réduire la pression de la demande exercée sur certains lieux de culte. Pour les mosquées toujours fermées, c'est le financement des travaux de réhabilitation qui pose problème. Les inquiétudes étaient grandes, concernant la tournure que pourrait prendre la propagation de la Covid-19, après la réouverture des mosquées. Il n'en est rien. En effet, la reprise de la prière du vendredi au sein de 5.000 mosquées supplémentaires n'a pas plombé l'efficacité des mesures préventives imposées dans les lieux de culte, dont la capacité d'accueil ne doit pas dépasser 35%. Le bilan dressé par le ministre des Habous et des affaires islamiques, et présenté lundi au Parlement, montre que les mosquées ne se sont pas transformées en foyers de la pandémie. D'ailleurs, la demande est si forte qu'elle pousse à rouvrir d'autres édifices religieux. «Pour respecter la proportionnalité au double niveau national et local, il a été procédé à l'ouverture des grandes mosquées, de même que 350 zaouïas ont été rouvertes la veille de la fête d'Al Mawlid», a précisé Ahmed Toufiq devant les membres de la 1e instance législative. Du fait de la pression exercée sur la capacité des mosquées, le département de tutelle a décidé d'ouvrir les lieux de culte en fonction de la demande exprimée, a noté le responsable gouvernemental. Au niveau du taux de contamination à la Covid-19 dans les rangs des préposés religieux, les données fournies aux parlementaires montrent que sur les 67.000 préposés, 287 cas ont été confirmés jusqu'à présent. L'Etat compte procéder à l'ouverture de l'ensemble des mosquées du pays après la fin de la période de vaccination. Le respect rigoureux du protocole sanitaire des prières au sein des mosquées a été de son côté confirmé, ce qui a encouragé l'Etat à tracer un nouveau schéma des ouvertures projetées, en prenant en compte la variable de l'engagement des pratiquants à réussir cette phase transitoire. Le patrimoine des Habous toujours sous-valorisé Sur la période 2010-2018, ce sont uniquement 40 projets qui ont été réalisés sur le patrimoine foncier des Habous, soit une superficie de l'ordre de 102 ha. «50 projets sont en cours d'achèvement sur une superficie de 220 ha», a précisé le ministre de tutelle devant les parlementaires, qui ont appelé à revaloriser le patrimoine des Habous, selon une approche qui prendrait en compte les intérêts économiques des contractants de l'Etat. Le gouvernement a aussi adressé des notes aux responsables au niveau déconcentré en vue d'ajourner les dettes impayées à cause de la pandémie, notamment celles résultant de décisions judiciaires. Soulignons, par ailleurs, que la problématique des mosquées menaçant ruine reste posée avec acuité. Les travaux de réhabilitation devraient coûter plus de 2,2MMDH, selon les prévisions du ministère, l'objectif étant de pouvoir rouvrir environ 2.400 mosquées classées dans cette catégorie. Du côté des parlementaires, les principales recommandations concernent l'allègement des procédures pour les personnes qui désirent intervenir sur les biens des Habous, sans oublier la révision à la hausse des allocations et des avantages sociaux accordés aux diverses catégories de préposés religieux. Younes Bennajah / Les Inspirations Eco