La filière pêche andalouse se mobilise pour la reprise des négociations avec le Maroc. Après plusieurs appels lancés en direction de la Commission européenne pour ramener à la vie le pacte suspendu par le Parlement européen, professionnels et officiels passent à l'action. Le ministre régional andalou de l'Agriculture et de la pêche, Luis Planas, a fait part de son projet de se rendre à Bruxelles pour plaider pour la reconduction de l'accord entre le Maroc et l'Union européenne. À cet effet, Planas a rassuré les professionnels, qui ne se lassent pas d'appeler à un retour rapide aux pêcheries marocaines, en leur promettant de défendre leur cause auprès de Bruxelles pour conclure «le plus rapidement possible un traité» avec le royaume. Lundi, dans une conférence de presse ayant précédé la tenue du Conseil consultatif de pêche, Planas a estimé que l'accord en question n'est pas facile à atteindre et au responsable andalou de souligner qu'«il est important de ne pas perdre le rythme» des pourparlers, admettant tout de même qu'il s'agit de «négociations complexes», et que ces difficultés seront surmontées grâce à la volonté affichée par les deux protagonistes, de conclure cet accord. À son tour, le ministre de l'Agriculture, Arias Canete, a souligné, lors de la tenue de ce conseil, auquel ont assisté les chargés du portefeuille de la pêche au sein des gouvernements autonomes, que le Maroc et l'Espagne aborderont ce thème avec profondeur lors de la réunion de haut niveau prévue le 3 octobre à Rabat. Pour leur part, les armateurs espagnols devraient se réunir ce mercredi avec Maria Damanaki, la commissaire européenne à la pêche. Une rencontre durant laquelle ils remettront sur la table ce dossier. Les Andalous estiment que Madrid ne milite pas assez pour l'accélération du processus. D'autant plus que les deux régions autonomes les plus affectées par la suspension du pacte ne sont pas gouvernées par les populaires au pouvoir, d'où ce sentiment d'abandon qui règne auprès des affectés. À cela s'ajoute le désaccord total, exprimé par la filière espagnole, avec les termes du pacte conclu entre l'UE et la Mauritanie début juillet dernier. Les Andalous ont pointé du doigt la célérité avec laquelle l'UE a paraphé un pacte jugé peu rentable et plus onéreux par les professionnels espagnols, au moment où elle traine le pas pour la conclusion du protocole avec le Maroc.