Bonne nouvelle pour les saisonniers marocains. La région de Huelva (sud de l'Espagne) vient de ressusciter le programme d'embauche de saisonniers marocains recrutés dans le pays d'origine. Le projet mené par la Fondation des travailleurs temporaires à Huelva (FUTEH), sous le nom de Mares II, vise à consolider l'expérience menée depuis quelques années déjà par cette région, dans le cadre du recrutement de saisonniers, la plupart d'origine marocaine, dans leur pays. L'expérience reçoit la bénédiction de l'Union européenne, d'ailleurs celle-ci avait exprimé, à différentes occasions, sa satisfaction de ce modèle de migration circulaire mené par cette région andalouse, l'une des fleurons agricoles espagnols. Côté financement, une enveloppe d'1,5 million d'euros a été allouée par le Fonds européen de développement régional (FEDER) pour la concrétisation de cette action. Le programme se décline en plusieurs volets, dont le plus important reste l'amélioration des conditions de travail des saisonniers, un chapitre peu reluisant dans le registre d'embauche des saisonniers agricoles. Selon les promoteurs du projet, des formations seront dispensées aux gestionnaires des exploitations agricoles pour mieux sensibiliser aux conditions d'accueil et de travail les ouvriers agricoles, lesquels seront également initiés à leurs droits et devoirs. Pour sa part, les ministères régionaux de la Justice et de l'Intérieur du gouvernement de Huelva, se sont engagés à mettre en place un certificat de bonnes pratiques, qui sera délivré aux entreprises reconnues par leur gestion socialement responsable. Par la suite, la Futeh entend généraliser ce projet qui démarrera en premier lieu dans la région de Huelva. Cette fois-ci, l'expérience s'étendra à d'autres villes andalouses comme Séville et Cadix. Concernant le recrutement, les provinces du Nord du Maroc entreront dans la liste des régions qui fournissent la main d'œuvre saisonnière. Louable certes, toutefois l'initiative intervient un peu tard. D'innombrables mises en garde émises par des organismes internationaux ont jeté la lumière sur les piètres conditions de travail des saisonnières marocaines dans les champs de fraises. Le dernier rapport en date, publié par la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), a épinglé les propriétaires des plantations de fraises, insistant sur les conditions préoccupantes de travail. Le projet serait alors une réponse un peu tardive aux critiques formulées à l'égard de ces exploitations, peu regardantes sur le plan social. Autre pierre d'achoppement à laquelle devrait se heurter le projet, la rivalité politique entre le parti au pouvoir, le PP et son opposant, le PSOE. La Futeh est sous les commandes d'un socialiste, qui était le maire de la municipalité où fleurissait jadis la main d'œuvre étrangère. Le nouveau gouvernement de la province de Huelva a d'ailleurs mis en «stand by» ce projet de recrutement de saisonniers étrangers, préférant donner la priorité à la main d'œuvre locale, à cause de la hausse vertigineuse du taux de chômage dans cette région.