La Société de transport de Montréal STM est sur le point de signer un contrat pour remplacer son parc de voitures du métro de Montréal. Pourtant, une entreprise chinoise, Zhuzhou Electric Locomotive, ne l'entend pas de cette oreille. La société chinoise soutient pouvoir fournir des voitures de métro à meilleur prix que Bombardier et Alstom. Elle a fait parvenir lundi une mise en demeure au maire de Montréal afin de pouvoir faire une soumission à la STM. Même si l'appel d'offres est déjà clos. Les négociations avec Bombardier et Alstom devraient d'ailleurs se conclure sous peu. Ceci n'a pas découragé la société chinoise qui crie au vice de forme entourant l'appel d'offres international de la STM. Zhuzhou Electric Locomotive, par l'entremise de son représentant à Montréal, entend s'adresser aux tribunaux pour forcer la STM à lui permettre de déposer une proposition en bonne et due forme. Dans une mise en demeure adressée au maire, et qui devrait également être remise à la procureure générale, au Premier ministre, Jean Charest, et à la ministre des Transports du Québec, le constructeur chinois demande la suspension des négociations avec le consortium Alstom-Bombardier afin de lui permettre de soumissionner. L'entreprise réclame également à la Ville de Montréal et au gouvernement du Québec une réponse dans les 48 heures, faute de quoi elle envisage de s'adresser aux tribunaux et déposer une injonction. Les Chinois proposent une meilleure offre Le contrat, qui fait l'objet d'intenses négociations depuis mai 2009, entre la STM, Bombardier et Alstom, est sur le point d'être signé. Il prévoit le remplacement des 342 voitures MR-63, âgées de 40 ans, et le renouvellement de la flotte des 423 voitures MR-73. La STM a envisagé un coût initial de 1,2 milliard de dollars, mais Alstom-Bombardier parle de 3,4 milliards de dollars pour 765 voitures, soit plus de 4 millions de dollars par voiture. L'entreprise chinoise déclare de son côté qu'elle pourrait construire les voitures du métro à 2 millions de dollars par voiture. À la STM, on s'étonne qu'un constructeur étranger manifeste tout à coup son intérêt alors que le processus d'octroi du contrat est très avancé. Odile Paradis, porte-parole de la STM, soutient qu'«il ne faut pas oublier que la STM exige des constructeurs de nombreuses spécificités de fabrication, ce qui a découragé plusieurs entreprises», ajoute-t-elle. Le constructeur chinois affirme qu'il pourrait assembler les voitures dans les installations de Dominion Bridge ou de CadRail, dans l'arrondissement de Lachine. L'entreprise chinoise, spécialisée dans le domaine, assure qu'elle respecterait les délais imposés par la STM et serait en mesure de garantir la livraison des voitures pour 2012. «Montréal pourrait réaliser des économies importantes, et STM pourrait étendre son réseau à des coûts beaucoup plus intéressants», déclare le porte-parole de l'entreprise chinoise, assurant que Zhuzhou Electric Locomotive est très sérieuse dans sa démarche.