Plusieurs instances représentatives du secteur de l'enseignement privé appellent à une grève nationale après «l'échec des pourparlers ouverts avec le département de tutelle». L'Alliance de l'enseignement privé au Maroc et la Fédération marocaine de l'enseignement et de la formation privés ont appelé à une grève nationale, afin de «sauver l'école privée» et «assurer la prochaine rentrée scolaire 2020-2021». Le mot d'ordre a été lancé par les deux organes représentants les opérateurs de l'enseignement privé et ceux-ci comptent bien ne rien lâcher sur leurs revendications. «L'Etat n'a pas protégé les composantes de l'école privée que sont les familles, les cadres pédagogiques ainsi que les investissements, même si la décision a été prise d'arrêter les cours et d'assurer la continuité des cours à distance», précise l'argumentaire expliquant la démarche conjointe des deux entités. Pour ces instances «le département de tutelle n'a pas abordé la question avec le sérieux requis» malgré l'urgence des attentes. Pour ne pas perturber les préparatifs de l'examen du baccalauréat, les écoles ont décidé d'instaurer une permanence «en vue de dispenser les services d'urgence aux familles et aux élèves qui devront passer cette épreuve», selon le communiqué annonçant le mouvement collectif prévu aujourd'hui. En plus de garantir les conditions de succès pour la prochaine rentrée, les représentants des écoles privées exigent «de ne pas sous-estimer les efforts qui ont été fournis pour assurer le succès de l'enseignement à distance» et de prendre en compte la participation des écoles privées aux efforts d'amélioration du contenu des formations. Pour rappel, la part du privé dépasse 16,7% dans le primaire, 9,2% dans le secondaire et 7,1% dans le supérieur, selon les données du dernier Atlas territorial de l'enseignement privé au Maroc, réalisé par le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique. L'enseignement préscolaire affiche également une présence du privé plus importante que dans les autres cycles, avec 24,8% des effectifs encadrés annuellement par les écoles privées. Younes Bennajah