Décidément, le segment du mobile est encore loin de s'essouffler. Alors qu'on le croyait définitivement saturé, les statistiques de l'ANRT prouvent que le mobile a encore du potentiel au Maroc. Rappelons qu'à l'occasion de la présentation des résultats semestriels de Maroc Telecom, le président de son directoire, Abdeslam Ahizoune, avait précisé que «la croissance, c'est au Maroc qu'elle est». Beaucoup avaient pris à ce moment là cette déclaration comme un bluff, surtout qu'elle venait de la part du patron de l'une des entreprises marocaines les plus agressives sur le marché africain. Aujourd'hui, Ahizoune est conforté dans sa déclaration, vu les performances du segment du mobile durant les trois derniers mois. En effet, durant le deuxième trimestre, le taux de pénétration du mobile a repris le chemin de la croissance, après s'être stabilisé durant les trois trimestres précédents. Désormais, il s'établit à un nouveau record, soit 115,07%. En tout, le nombre de clients mobile a dépassé pour la première fois de l'histoire la barre des 37 millions de personnes (37,42 millions à fin juin), soit plus d'un million de nouveaux abonnés en un trimestre seulement. Et comme à l'accoutumée, c'est le segment du prépayé qui porte la croissance du secteur. La quasi-majorité des nouvelles recrues du mobile ont en effet été sur ce segment, lequel totalise aujourd'hui plus de 35,68 millions de clients. En termes de pénétration, le score réalisé par les opérateurs nationaux sur le prépayé, a permis de redresser le taux de pénétration. Ainsi, après un essoufflement enregistré depuis le dernier trimestre de 2011, le taux de pénétration du prépayé reprend son rythme ascendant, atteignant son niveau le plus haut historiquement à 109,72%. Pour le post-payé, les Marocains y sont toujours aussi réticents. En tout, son taux de pénétration se limite à fin juin dernier à 5,35%, pour un total de 1,73 million d'abonnés. Néanmoins, force est de constater que la courbe d'évolution de ce segment s'inscrit dans une tendance haussière continue, au moins sur les cinq derniers trimestres. Par ailleurs, et comme cela devient une coutume ces derniers temps, c'est le parc mobile de l'opérateur Wana Corporate qui évolue le mieux. Le troisième opérateur national a en effet recruté près de 80% des nouveaux clients de tout le secteur, ramenant ainsi son parc à 8,6 millions de clients. C'est quatre fois plus que le nombre de nouvelles recrues de Meditel et Maroc Telecom, confirmant ainsi l'élan sur lequel l'opérateur s'est inscrit ces dernières années. Dans ce contexte, Wana Corporate continue à grignoter petit à petit les parts de marché de ses concurrents, arrivant désormais à un taux de 22,99%, contre 30,56% pour Meditel et 46,45% pour l'opérateur historique Maroc Telecom. En tout, Wana Corporate a grappillé 1% de parts de marché à Maroc télécom et la moitié à Meditel. Néanmoins, cette hausse du nombre de clients est accompagnée par une poursuite de la baisse des revenus du mobile. En effet, la course effrénée des opérateurs à la réduction des tarifs se traduit aujourd'hui par la confirmation de la tendance baissière des prix, mesurée par le revenu moyen par minute (ARPM «Average Revenue Per Minute»). Ainsi, «l'ARPM est passé de 0,78 DHHT/min à fin juin 2011, à 0,62 DHHT/min à fin juin 2012, marquant ainsi une baisse de 21%», relève le régulateur. Dans le même contexte, l'usage moyen sortant mensuel par client mobile s'est apprécié entre fin juin 2011 et fin juin 2012, en passant de 58 à 67 minutes par client et par mois, marquant ainsi une croissance de l'usage moyen sortant mensuel par client mobile de 16%. Selon les professionnels, c'est là une conséquence directe de la baisse des tarifs du mobile. En tout, le trafic sortant de la téléphonie mobile a atteint 7,73 milliards de minutes lors du deuxième trimestre 2012, enregistrant un taux de croissance trimestriel de 19,81% et annuel de 33,03%. Pour ce qui est des SMS, les données de l'ANRT font ressortir une forte progression du trafic, avec environ 2 milliards de SMS échangés durant ce deuxième trimestre 2012. Ce chiffre est en hausse de 58,77% par rapport au premier trimestre de l'année, et de 69,43% par rapport à la même période de 2011. Si le marché du mobile semble connaître aujourd'hui ses plus beaux jours, il faut dire que la tendance sur le marché du fixe est totalement contradictoire. Ce segment peine en effet à mettre un terme à cette baisse du parc, enclenchée depuis plusieurs trimestre déjà. À fin juin dernier, le marché affichait une nouvelle baisse de près de 3%. «Le parc global d'abonnés à la téléphonie fixe a atteint 3.444.546 à fin juin 2012 (dont 2.085.172 en mobilité restreinte) enregistrant une baisse trimestrielle de 2,55% et annuelle de 5,53%. Le taux de pénétration enregistré au terme de ce trimestre, est de 10,59%», relève l'ANRT. Cette chute est encore plus prononcée lorsque l'on analyse les performances de ce segment en termes de trafic. Entre juin 2011 et juin 2012, le trafic sortant du fixe a chuté de plus de 17,95% pour se limiter à 1,2 milliards de minutes. La 3G domine, en attendant la 4G À la veille du lancement des licences 4G, promises pour 2013, l'accès Internet 3G domine toujours le marché de l'Internet. Il représente selon les données de l'ANRT 83,22% du parc global Internet, suivi de l'ADSL avec 16,73%. Notons que l'accès Internet ADSL à 4 Mbits/s représente la plus grande part avec 60,96% des abonnements ADSL, suivi du 8 Mbits/s avec 20,48% et du 12 Mbits/s avec 16,22%. En tout, à fin juin 2012, le parc total Internet a atteint 3.759.432 abonnés contre 3.444.969 à fin mars dernier, soit un taux de croissance trimestriel de 9,13% et annuel de 60,27%. Le taux de pénétration d'Internet a atteint dans ce contexte 11,56% à la fin du mois de juin 2012, contre 10,70% à fin mars dernier. En termes de parts de marché, IAM maintient son leadership avec 53,6% du parc Internet, suivi de Medi Telecom avec 29,74% et de Wana Corporate avec 16,66%.