Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé lundi à New York, à la tenued'un 5e round des négociations sur le Sahara dans les plus bref délais. Le Secrétaire général des Nations unies se base sur les résultats de la dernière rencontre informelle entre le Maroc et le Polisario, tenue àVienne en août dernier. Vendredi, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taieb Fassi Fihri, avait réitéré, à l'issue d'une entrevue à l'ONU avec Ban Ki-moon, «l'engagement du Maroc pour des négociations substantielles et une approche réaliste». Cet appel coïncide avec la situation de crise provoquée par le cas Aminatou Haidar en pseudo-grève de la faim à Lanzarote dans les Iles canaries. Un complot qui ne dit pas son nom Plusieurs parties veulent lier une résolution du cas Haidar à une reprise des pourparlers sous l'égide de l‘ONU. Lundi, alors qu'il était invité sur la chaîne française LCI, Taieb Fassi Fihri n'a pas manqué de préciser que le cas Haidar «prend aujourd'hui en otage la communauté étrangère». Pour le ministre de la Communication, Khalid Naciri, «l'affaire Aminatou Haidar est un complot systématique, méthodique, ourdi par l'Algérie. Le Maroc et l'Espagne sont victimes d'un plan machiavélique et nous sommes attristés et désolés de constater que l'on essaie de manipuler l'opinion publique internationale avec cette affaire», a-t-il dit. Plusieurs analystes croient que, par ce plan, le Polisario et l'Algérie tentent de se désengager de leurs responsabilités vis-à-vis des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui appellent à trouver une solution urgente et négociée à la question du Sahara et édifier l'Union du Maghreb arabe. Pour rappel, les autorités espagnoles avaient proposée à Haidar, «à titre exceptionnel», la citoyenneté espagnole et, en bonus, un appartement. Une proposition qu'elle avait évidement rejetée! Lundi, le ministre espagnol des Politiques territoriales, Manuel Chaves, avait déclaré que «le gouvernement (espagnol, ndlr) ne va pas jeter l'éponge et va continuer à insister diplomatiquement et politiquement pour trouver une issue au cas Haidar». Une issue qui risquerait aussi de créer des tentions entre le Maroc et l'Espagne. Quatre séries de négociations sur le Sahara ont eu lieu à Manhasset aux Etats-Unis et une rencontre informelle à Vienne, entre les deux parties, sous l'égide de l'ONU. Pour le Maroc, la seule solution possible est l'octroi d'une large autonomie au Sahara sous sa souveraineté. Or, le Polisario, soutenu par l'Algérie, exige un référendum d'autodétermination, avec l'indépendance comme option. Aminatou Haidar, un sujet juste «bon vendeur» Aminatou Haidar est devenue la coqueluche de quelques médias espagnols ces derniers temps. La maison des Haidar, au quartier Bir Jdid à Laâyoune, s'est transformée en point de chute de journalistes espagnols en quête de sujets de reportage «bon vendeur». Dimanche 13 décembre dernier, la députée espagnole Rosa Diez de l'Unión Progreso y Democracia (UPyD), a effectué une visite au domicile parental d'Aminatou Haidar et a rencontré sa famille. Toutefois, la mère d'Aminatou Haidar avait refusé de rencontrer Diez et des journalistes espagnols qui l'accompagnaient. Elle avait préféré rester en dehors de la maison fuyant les caméras. Pour sa part, la députée Rosa Diez a déclaré à une journaliste sur place de Radio COPE que sa présence signifierait que «nous prenons soin, non seulement de cette femme (Aminatou, ndlr), mais aussi de sa famille et ses enfants». Seulement, Rosa Diez n'a pas uniquement vu les enfants d'Aminatou. Elle avait surtout rencontré des pro-polisario qui s'activent dans la ville de Laâyoune.