Nous vous en parlions en fin de semaine écoulée (voir Lesechos.ma). Aujourd'hui, c'est acté. Pour près d'un milliard de dollars, Shell vient d'officialiser la cession de la majorité de ses participations dans la plupart de ses activités Aval en Afrique, dont le Maroc, à Vitol et Helios Investment Partners. Cet accord vient ainsi mettre un terme à plus de sept mois de négociations exclusives et durant lesquels beaucoup d'encre avait coulé, notamment sur le sort de Shell Maroc et de ses salariés. Cela veut-il donc dire que la marque Shell n'existera plus au Maroc ? Pas à proprement dit. En ce sens que les accords signés entre les trois partenaires permettent au groupe Shell de détenir des parts dans les deux nouvelles coentreprises, ce qui devrait pérenniser la disponibilité des carburants et des lubrifiants dans ces 14 pays africains sous la marque Shell. «C'est une bonne opération, tant pour nos clients que pour Shell», se félicite Mark Williams, directeur Aval de Royal Dutch Shell. Selon ce responsable, cette opération entre dans le cadre de la nouvelle stratégie du groupe laquelle consiste à réduire ses engagements de capitaux et à concentrer le portefeuille Aval global. Cela dit, Shell devrait continuer à fournir ses produits de la même manière que ces dernières années. S'agissant des salariés de ces filiales, rien ne filtre encore. Cependant, le scénario avancé par les observateurs internationaux tend vers un statu quo et la transaction n'affecterait en rien les 700 salariés de Shell au Maroc. Par ailleurs, le communiqué annonçant la conclusion de cet accord précise que l'une des coentreprises prendra le contrôle et exploitera les activités existantes de Shell en ce qui concerne les produits pétroliers (la distribution, le «B2B» ainsi que les réseaux de stations-service) dans 14 pays africains, avec la possibilité d'ajouter cinq autres pays à une date ultérieure. En effet, les activités Aval de Shell en Namibie, au Botswana, au Togo, en Tanzanie et à La Réunion font actuellement l'objet d'une revue dans la perspective de leur éventuelle inclusion dans cet accord à une date ultérieure. À ce titre, il y a lieu de noter que le groupe Shell gardera tout de même 20% du capital de cette coentreprise. Une deuxième entité distincte sera également créée, mais à la différence de la première elle appartiendra à parts égales à Shell, d'une part, et à Vitol et Helios, d'autre part. Celle-ci deviendra propriétaire des participations de Shell dans les usines lubrifiants existantes dans sept pays et gérera des relations de type macro-distributeur dans chacun des pays où la principale coentreprise opérera ainsi que dans un certain nombre d'autres pays. Pour l'heure, il ne reste plus qu'à obtenir les autorisations réglementaires nécessaires pour la concrétisation effective de cet accord. L'achèvement de la vente pour chaque pays devra être finalisé quant à lui au plus tard durant le premier semestre de 2012. Y.A.T Qui sont les repreneurs ? Le groupe Vitol est l'un des intervenants majeurs sur les marchés mondiaux de l'énergie. Il est sans conteste l'un des plus grands négociants indépendants mondiaux du marché de l'énergie. Son portefeuille couvre le pétrole brut, les produits pétroliers, le gaz naturel liquéfié, le gaz naturel, le charbon, l'énergie et les émissions de carbone. De son côté, Helios est une entreprise spécialisée dans les investissements privés orientés sur l'Afrique et qui gère des fonds d'investissement pour un total de plus de 1,5 milliard de dollars en engagement de capitaux.