Maroc Telecom subit la concurrence. Depuis 2011, l'opérateur historique affiche, pour la seconde fois consécutive, des revenus en baisse. Le chiffre d'affaires recule donc de 1% à 15,1 MMDH. Avec un repli de 5,3% du volume d'affaires à fin juin, l'activité domestique est le principal contributeur à la baisse de régime de l'opérateur puisque les revenus issus des filiales africaines sont en forte hausse de 21%. «Les résultats obtenus au cours du premier semestre 2012 confortent Maroc Telecom dans sa stratégie de baisse substantielle des prix, d'offres innovantes et d'investissements dans la qualité de ses réseaux, le tout dans un contexte de concurrence toujours intense», déclare Abdeslam Ahizoune, président du directoire du groupe Maroc Telecom dans un communiqué du groupe. Au terme des six premiers mois de cette année, le résultat opérationnel avant amortissements (EBITDA) du groupe s'élève à 8,3 MMDH, stable à 0,5% par rapport à 2011. C'est encore une fois la hausse de 33% de l'EBIDTA de l'activité internationale qui compense la contre-performance de 4,8% de l'agrégat pour le Maroc. Dans ces conditions, la marge d'EBITDA reste au niveau élevé de 55,1%, en hausse de 0,8 point par rapport au premier semestre 2011. Pour sa part, le résultat opérationnel (EBITA) consolidé de l'opérateur historique s'établit à 5,1 MMDH, en retrait de 15,4% par rapport à 2011. Hors charges de restructuration, le résultat opérationnel serait de 5,9 MMDH en baisse de 2,3%, soit une marge de 39,3%, en baisse limitée de 0,5 point. Pour Maroc Telecom, ce retrait s'explique par la hausse des charges d'amortissement (+5,9%) liées notamment à la poursuite d'un programme d'investissement surtout à l'international. Notons qu'une provision pour restructuration de 800 MDH a été comptabilisée consécutivement au lancement en juin 2012 d'un plan de départs volontaires au Maroc. Cette provision couvre l'intégralité des départs prévisionnels dans le cadre de ce plan. Elle n'aura d'impact sur le cash-flow du groupe qu'à partir du deuxième semestre 2012. Dans la foulée, le résultat net part du groupe pour le premier semestre 2012 ressort à 3,1 MMDH, en repli de 22% par rapport à 2011, du fait de la provision pour restructuration et de la contribution exceptionnelle au fonds de solidarité au Maroc. Hors ces éléments, le résultat net serait en recul de 4,7% à 3,8 MMDH. D'autre part, les flux nets de trésorerie opérationnels se sont établis à 5,4 MMDH, en hausse de 16% par rapport à fin juin 2011. Cette performance s'explique essentiellement par la stabilité de l'EBITDA, la hausse limitée des investissements à plus de 2 MMDH (+0,3%) et la maîtrise du besoin en fonds de roulement. Du côté gearing, à fin juin, la dette nette consolidée du groupe Maroc Telecom s'établit à 11,1 MMDH après le paiement de 8,6 milliards de dividendes. La dette nette ne représente que 0,7 fois l'EBITDA annualisé du groupe. En perspective, et sur la base des évolutions récentes du marché, Maroc Telecom maintient ses prévisions et prévoit, hors charges de restructuration, d'atteindre une marge d'exploitation (EBITA) d'environ 38% et de stabiliser ses flux nets de trésorerie opérationnels à 11,5 MMDH, malgré la persistance d'une concurrence intense. Les filiales africaines, le relais de croissance Une fois encore, la contribution des filiales africaines vient compenser le net recul d'activité domestique pour Maroc Telecom au premier semestre. Néanmoins seules deux filiales sur quatre contribuent effectivement à la hausse du chiffre d'affaires de l'opérateur sur le continent. Il s'agit de Sotelma et d'Onatel. La filiale malienne, Sotelma, hisse ses revenus à 1,1 MMDH en hausse de 23,6% à fin juin. Elle maintient une forte croissance du parc Mobile (+64%) soutenue par l'extension du réseau et la fréquence des promotions. Il est à noter que les événements politiques ont eu des répercussions sur l'activité économique entraînant un ralentissement de l'activité des opérateurs télécoms. Dans des proportions équivalentes, Onatel enregistre un chiffre d'affaires de plus d'1 MMDH en progression de 22%. La performance de la filiale burkinabaise confirme le retour à une croissance soutenue de l'activité favorisée par la progression de 28% du parc mobile et par la hausse des usages du mobile. Le parc fixe est stable à 143.000 clients tandis que le parc haut -débit progresse de 5,9% à 31.000 abonnés. À côté, les filiales de la Mauritanie et du Gabon suivent, certes la même tendance mais dans de moindres proportions. Pour la première, l'ensemble des activités de Mauritel a généré un chiffre d'affaires de 667 MMDH, en hausse de 11,1%, tiré par le Mobile dont le chiffre d'affaires des services progresse de 20% d‘une année à l'autre. De son côté, la filiale gabonaise enregistre un chiffre d'affaires en forte progression de 35% à 635 MDH. Ce premier semestre a été marqué par une évolution très positive de l'activité au Gabon, après les fortes baisses des prix enregistrées fin 2010 et qui ont impacté négativement les résultats du premier semestre 2011.