La filière viandes rouges semble bien décidée à se refaire une image. C'est la première fois que toute la profession s'invite à un salon professionnel international. Durant trois jours (du 6 au 8 juillet 2012), à Casablanca, tous les intervenants de la filière, du producteur d'aliments pour bétail au vétérinaire, en passant par les éleveurs, les transformateurs de viandes rouges, ou encore les instituts de recherche, ont pris part au 1er salon des viandes rouges «MaroCarne», tenu sous le thème, «Produire en quantité une viande de qualité au profit du consommateur», avec l'Australie comme pays d'honneur. «Le secteur qui représente 35% de la valeur ajoutée agricole et génère près de 60% des emplois dans le domaine agricole et quelque 35 MMDH en valeur, n'était pas structuré auparavant. Aujourd'hui, il a une fédération, avec deux maillons. L'un, lié à la production de viande, est sous la tutelle du ministère de l'Agriculture, alors que l'autre, relatif à la distribution et à la commercialisation, est sous la tutelle du ministère de l'Industrie et du commerce et du ministère de l'Intérieur. Grâce à cet événement, on est sur le même espace, c'est un acquis», a argué le président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR), Hammou Ouhalli. Il faut dire que c'est grâce au contrat-programme signé entre la Fiviar et le gouvernement pour la période 2009-2014, dans le but d'accroître la production de viandes rouges de 386.000 tonnes en 2007 à 450.000 tonnes en 2014 et la consommation de viandes rouges de 11,7 kg viande /habitant/an en 2007, à 13,4 kg viande /habitant/an à l'horizon 2014, que le secteur a entamé sa mue. Les premiers résultats sont déjà apparents à travers les actions entreprises, dont notamment, le croisement industriel, le lancement de projets intégrés et d'agrégation, la construction du zoopôle, centre de formation dédié à acquérir une formation solide dans les métiers de viande et s'enquérir des nouvelles technologies en la matière. Seulement, à ce jour, la production de viandes rouges au Maroc a atteint près de 86% des objectifs fixés par le plan «Maroc Vert» à l'horizon 2020, seulement, les opérateurs attendent plus de réformes, de libéralisation et d'ouverture, afin qu'ils puissent intégrer la valorisation de la production dans leurs perspectives de développement. «Le contrat-programme est bien exécuté en amont. En aval, beaucoup reste à faire, surtout sur le plan de l'abattage et de la commercialisation des viandes. C'est pourquoi, nous sommes en train de plaider pour la libéralisation de l'aval de la filière. Si l'activité abattage est confiée à des privés, le contrôle sera plus rigoureux», a-t-il insisté. Aujourd'hui, les quantités effectivement contrôlées par les services de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), sont de 41.000 tonnes (36.117 tonnes en 2010), dont 28.500 sont produites au complexe de Casablanca. Ceci sur un volume de viandes rouges mobilisable par an de 380.000 à 400.000 tonnes. Un gap qui en dit long sur les imperfections dans les circuits de commercialisation. «Le gros des investissements est actuellement concentré en amont pour tout ce qui concerne l'engraissement des veaux, pour avoir une viande de meilleure qualité», a-t-il précisé.