Alerte rouge sur la volaille. La vague de chaleur qui s'abat sur l'ensemble du royaume laisse planer les interrogations quant au secteur avicole et il y a de fortes chances que la volaille ne tienne pas le coup. Pour Youssef Alaoui, membre de Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), «les pertes sont énormes dans un secteur encore très vulnérable et la vague de chaleur continue d'engendrer des pertes considérables dans les têtes de volailles bien que nous n'ayons pas encore des chiffres précis». Ainsi, l'alerte rouge est donnée dans un certain nombre de régions, à savoir la région du Souss-Massa-Draâ, de Tensift-El Haouz, et du Centre (plus particulièrement dans les villes de Fès et Meknès). En termes de catégories, les professionnels s'accordent sur la résistance du poulet «Beldi» qui fait preuve d'une bonne capacité d'adaptation aux changements climatiques. Plus résistant que le poulet industriel, cette catégorie de volailles pourrait donc bien ne pas subir l'onde de choc de la chaleur. Envolée des prix ? Cependant, la catégorie industrielle reste la plus consommée chez les Marocains et une nouvelle question se pose alors : celle de la hausse des prix... Quel impact les pertes pourraient-elles avoir sur le prix au kilo de ce produit très sollicité en cette période de fêtes et à l'aube de la période du ramadan ? Pour l'heure, aucune indication n'est encore donnée. Les professionnels du secteur en sont aujourd'hui à l'étape du «comptage» pour mesurer l'impact «chiffré» des pertes qu'ils subissent. «Les statistiques devraient intervenir dans le week-end», indique Alaoui. C'est donc à partir de la semaine prochaine que les choses se préciseront pour rassurer ou pas le consommateur, qui rappelons-le, scrute de plus près son portefeuille. Dans un contexte plus global, le dernier bilan du HCP avait fait état d'une hausse de 1% des produits alimentaires (www.lesechos.ma). Nous avions dès lors émis des réserves sur l'évolution des prix pour le mois de juin. Une quelconque hausse des prix des volailles engendrée par cette vague de chaleur, qui pourrait bien également ne pas épargner d'autres secteurs, entamerait alors la relative stabilité des prix. Pour rappel, cette année-là une canicule avait porté un coup terrible aux poulaillers, faisant des dégâts considérables dans le secteur avicole avec un taux de mortalité atteignant les 60% pour les élevages sous-équipés situés dans la région entre Kénitra et El Jadida. L'importance des dégâts s'était alors traduite par un impact similaire sur les prix. Reste alors à croiser les doigts et à espérer que les pertes soient minimisées et que le scénario de 2009 ne se reproduise pas.