L'Association interprofessionnelle andalouse des producteurs des fraises et des fruits rouges (Interfresa) se défend contre les accusations du Syndicat andalou des travailleurs (SAT). Celui-ci prétendait en effet une exposition des saisonnières marocaines, œuvrant dans ce secteur, au Covid-19 et le non-respect des mesures de protection dans les exploitations agricoles. Dans une déclaration à la MAP, Mireia Humanes, la porte-parole d'Interfresa a qualifié les propos du syndicat d'allégations, soulignant que les professionnels du secteur ont élaboré un protocole pour prévenir la propagation du virus dans ce milieu agricole, tout en veillant au strict respect des règles de sécurité et d'hygiène en vigueur. "Les ouvrières agricoles marocaines mènent une vie normale et exercent leur activité dans un cadre protégé où les recommandations de prévention sont strictement observées", a-t-elle indiqué. Dans un communiqué, l'organisation patronale a souligné que la filière, « consciente de l'importance de respecter les consignes sanitaires en cette période de crise, a élaboré ledit protocole avec le concours du département épidémiologique du Service andalou de la santé (SAS) et l'Institut de la médecine ». De plus, la filière se veut rassurante en mettant l'accent sur sa capacité à faire face à toutes les éventualités. « Les saisonnières vivent en famille et ont été appelées à s'abstenir de se déplacer à l'extérieur. De même, aucune personne étrangère n'accède aux exploitations agricoles pour éviter toute introduction du virus de l'extérieur", ajoute lnterfresa. A cet égard, Interfresa a indiqué que les saisonnières marocaines ont été sensibilisées aux dangers de cette pandémie et les moyens susceptibles de les protéger contre l'infection, et ce, grâce au travail mené à cet effet par les médiateurs sociaux. Selon Interfresa, la filière a mobilisé 14 médiateurs, s'affairant auprès des saisonnières marocaines recrutées dans la cueillette des fraises dans cette province andalouse. De nationalité marocaine, ceux-ci se rendent, au quotidien, auprès des concernées, répondent à leurs interrogations et dissipent leurs doutes. Durant ces rencontres, ces travailleurs sociaux ont expliqué, en dialecte marocain, aux saisonnières les mesures annoncées par le gouvernement espagnol pour se prémunir contre le virus, ainsi que les démarches à suivre en cas de suspicion d'infection. "Un numéro de téléphone est mis à la disposition des entreprises agricoles où des consultants répondent à toutes les sollicitations, 24 heures sur 24 heures et 7 jours sur 7", assure la porte-parole de la filière. "Nous considérons, aujourd'hui plus que jamais, que ces médiateurs sociaux jouent un rôle primordial pour sensibiliser et protéger les ouvrières agricoles marocaines et leur transmettre, dans leur langue maternelle, les consignes sanitaires à observer ainsi que les recommandations du gouvernement espagnol en la matière", indique Interfresa. L'organisation agricole a également mis en place une cellule de veille, laquelle suit de près l'évolution de la situation dans les champs de fraise, indique-t-on auprès des professionnels du secteur. Rappelons que la région andalouse est la moins touchée par la pandémie du Covid-19 en Espagne. Elle est érigée en exemple en termes de respect du confinement par la population et la stricte observation des consignes décrétées dans le cadre de l'état d'alerte sanitaire que vit l'Espagne, suite à la propagation du virus Covid-19.