Il semble que la réglementation des changes ne soit pas au goût de certains investisseurs arabes. Récemment, le marché s'est fait écho de la riposte de ces derniers qui exigent «des conditions d'investissements et de transferts plus faciles et plus souples». Il aurait même été question de motion adressée à la primature dans ce sens. Jamal Baamer, directeur général de la Samir et ex-président du Club des investisseurs arabes au Maroc a en tout cas, un avis tranché sur la question. «Il existe des investisseurs arabes qui exigent des entrées et des sorties des devises sans passer par l'Office des changes. Or, la réglementation des changes au Maroc est claire. En tous cas, les actionnaires de la Samir n'ont pas de problèmes à ce niveau». Qu'en est-il alors des autres opérateurs ? Cette motion a-t-elle finalement été rédigée? En tout, cas dans l'impossibilité de joindre les dirigeants actuels du club des investisseurs arabes, jusqu'à l'heure où nous mettions sous presse, la question reste posée. Ce qu'il faut savoir, c'est que dans le cadre de la réglementation des changes, les investissements étrangers financés en devises bénéficient de la garantie de transfert des revenus nets d'impôts, sans limitation de montants et de durées. Ils profitent aussi de la garantie de retransfert du produit réel de cession ou de liquidation. Ce qui veut dire qu'il existe une garantie de transfert pour l'apport en capital effectué en devises convertibles, l'apport effectué par débit de comptes convertibles à terme et les plus-values nettes de cession. Bien entendu, les transferts se font après paiement des impôts et taxes en vigueur au Maroc. Force est de préciser, par ailleurs, que l'Office des changes, impose à tout investisseur étranger le respect de certaines conditions, notamment, lors du transfert des revenus (dividendes, jetons de présence, revenus locatifs, bénéfices, intérêts produits...). Il exige la fourniture d'un ensemble de pièces justificatives, et ceci à l'appui des ordres de transfert. Aujourd'hui, à près de 23 MMDH, les investissements arabes au Maroc ne représentent que 10% des IDE. Ils devraient augmenter dans les prochaines années pour cibler des secteurs autres que le tourisme et l'immobilier. Il s'agit notamment du dessalement d'eau de mer et de l'énergie. L'installation dernièrement d'un groupe au Maroc comme Taqa en est forte révélation. La finance islamique n'est pas en reste. Des établissements bancaires arabes ont déjà manifesté leur intérêt pour le lancement de banques islamiques spécialisées dans ce créneau, qui s'annonce très prometteur. Les demandes d'agrément seront à l'étude par Bank Al-Maghrib, une fois la nouvelle loi bancaire prête. Une réglementation qui permettra de relancer le débat sur le régime de change adopté par le Maroc, lequel était très bénéfique pour la balance des paiements. C'est dans ce cadre que l'adaptabilité, ou pas, du régime des changes aux besoins des investisseurs, dans le cadre biensur des contraintes réglementaires, prend tout son sens.