Que se passe-t-il au Maroc ? Beaucoup d'opérateurs économiques et de simples citoyens se demandent si nous sommes entrés dans une phase de règlements de comptes ou de chasse aux sorcières. En réalié, ce n'est rien de tout cela. Le Maroc est tout simplement en train de vivre son heure d'apprentissage de l'exercice démocratique avec, la nouvelle Constitution aidant, de larges attributions à l'Exécutif et surtout la notion d'avoir à rendre des comptes. Dans cet environnement, trois affaires retiennent l'attention. Primo, les primes et autres avantages démesurés, accordés au niveau du ministère des Finances. À la limite de la provocation généralisée, en ces temps de crise, ce dossier interpelle le gouvernement, à plus d'un titre. Tout le monde est d'accord sur la nécessité d'ouvrir, d'urgence une enquête, pour élucider ces «dépassements», au détriment de deniers publics. Le seul moyen de mettre fin à cette mascarade serait l'adoption d'une réglementation interdisant toute forme de rémunération hors contrôle. Secundo, les «bombes» découvertes au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur et qui risquent de décrédibiliser tout le système d'enseignement au Maroc, ne devraient pas rester sans suite. En effet, le fait de décerner de faux diplômes en dehors du seul critère du mérite est tout simplement scandaleux. Tertio, l'affaire de Tanger Med devrait être communiquée à l'opinion publique sans acharnement ni volonté de dissimilation non plus. C'est là un échantillon des dossiers, suivis de très près par les Marocains et qui ne seront pas sans impact sur la crédibilité du Cabinet Benkirane. Le traitement desdits dossiers sera le prélude du mode de gouvernance qui nous sera réservé durant les cinq prochaines années.