En période de crise, la meilleure manière de gérer est bien sûr «l'optimisation». Pour l'entreprise comme pour l'Etat, maîtriser les dépenses, faire rentrer le maximum de recettes, rassembler ses ressources, etc, s'avère crucial, sinon vital. Or, pour un Etat comme le Maroc, endetté et en proie à une sérieuse crise financière, la seule issue pour sortir du gouffre est de serrer les vis. Et Dieu sait ce que le gouvernement pourrait faire rentrer comme fonds, en exécutant trois décisions majeures et...populaires, parmi d'autres. Primo, Faire voter rapidement la loi organique des finances, pour mettre fin a cette mascarade de détournement «réglementaire» de deniers publics par de hauts fonctionnaires et ministres qui puisent sans sourciller dans les comptes spéciaux de l'Etat, devenus caisses noires «privées». Secundo, sévir en matière d'impôt et déclarer la fin de la passivité de l'Etat face aux entreprises et citoyens qui refusent de payer leurs impôts, mais aussi face aux fonctionnaires des impôts souvent très «tolérants». Tertio, mettre fin à la fuite des capitaux qui se poursuit depuis des décennies, privant l'économie nationale d'une manne très importante de devises et ramenant le niveau de ces dernières à quatre mois d'importations à peine, au lieu de douze mois, il y a un an et demi. Le rapport de «Global Financial Integrity» fait état de fuites de capitaux évaluées à 41 MMDH, plaçant le royaume au 2e rang en Afrique après la Tunisie. Un autre triste record à notre actif! Dans cette conjoncture morose, Benkirane saura-t-il saisir cette occasion pour réaliser une partie de ses promesses? Wait and see.