Cette fois sera-t-elle la bonne ? Les opérateurs privés veulent en tout point croire à la réussite de la nouvelle version de la création de consortiums d'exportation lancés par le département du Commerce extérieur. La Fédération marocaine de plasturgie (FMP) compte, d'ailleurs, y faire siens les objectifs du nouveau programme d'appui mis en place et qui devrait bientôt entamer sa phase effective de démarrage avec le lancement des appels d'offres pour la sélection des candidats, qui démarrera le 9 juillet prochain. «Il s'agit d'une réelle opportunité pour les entreprises marocaines du secteur et la conquête du marché international» a fait remarquer le directeur de la FMP, Nabil Saouaf. La Fédération vient, en effet, de lancer sa propre initiative destinée à promouvoir l'offre «Export Synergia» au sein de ses membres. Il s'agit de l'Initiative Export Plast (IEP) dont l'objectif est de promouvoir les exportations de la filière plasturgie par la création des consortiums d'exportation. Mardi dernier, la FMP a organisé d'ailleurs un atelier sectoriel de sensibilisation sur cette initiative. La rencontre, qui a vu la participation de plusieurs membres et adhérents de la FMP, a permis aux responsables du programme au département du Commerce extérieur du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, de mesurer l'intérêt que suscite l'initiative chez les entrepreneurs marocains. «L'objectif de cette initiative est de sensibiliser et d'informer les entreprises du secteur, en vue de créer des consortiums mono-sectoriels pour l'exportation», a souligné Saouaf aux Echos quotidien, en reconnaissant les lacunes constatées en la matière. Ces lacunes ont d'ailleurs été portées à la connaissance du ministère par les professionnels qui ont émis, également, leurs craintes de voir les erreurs du passé ressurgir. Mutualisation des ressources «Le secteur de la plasturgie marocaine est constitué à plus de 95% de PME et de TPE», a relevé Nabil Saouaf, mettant en exergue le besoin d'accompagnement des entreprises du secteur. «Ces structures n'ont ni la taille nécessaire pour exporter ni les capacités financières pour supporter les charges inhérentes», ajoute le directeur de la FMP pour qui la création des consortiums d'exportation aidera, certainement, ces entreprises à faire face aux grandes difficultés de l'internalisation. Des arguments sur lesquels s'accordent les autres professionnels qui attendent, néanmoins, une meilleure intégration des opérateurs dans la déclinaison de la nouvelle stratégie censée booster l'offre marocaine. «L'idée de base, c'est de mutualiser les ressources pour conquérir de nouveaux marchés et consolider nos positions à l'extérieur», a rappelé Mohamed Mouhtadi, chef de la division de la promotion commerciale au ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Pour ce dernier, la nouvelle approche de la stratégie a été affinée sur la base de l'ancien concept lancé en 2003 et dont les résultats quoiqu'illustratifs ont été en deça des attentes. À présent, il s'agit d'aller vers plus de synergies entre opérateurs en capitalisant sur les approches sectorielles. Pour la FMP, l'initiative tombe fort opportunément, à condition toutefois que les dispositions de la stratégie soient respectées. «Il est vrai, a confié un responsable du ministère que pour le premier programme, c'est l'aspect appui financier qui a été le plus mis en avant». Selon, Nabil Saouaf, l'objectif pour la FMP est d'arriver à mettre en place, entre 3 et 4 consortiums, rien que pour le secteur de la plasturgie. Dans le passé, seule une entreprise du secteur a pu participer à l'opération. Cette fois, plus d'une dizaine ont déjà manifesté leurs intérêts et, «beaucoup d'autres sont sur le point de nous rejoindre» a conclu Saouaf. Les premiers consortiums «new look» sont, en tout cas, attendus d'ici la fin de l'année.