Outre le défi lié à la compétitivité, l'entreprise marocaine, notamment celle agroalimentaire, manifeste déjà une conscience avérée des challenges à relever dans le domaine de l'environnement, surtout la protection des ressources hydriques mobilisées dans les activités économiques et leur gestion de manière rationnelle. Cette conclusion a été faite lors d'une table ronde tenue récemment à Marrakech par l'union régionale de Tensift affiliée à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Cette rencontre qui a bénéficié du concours du Centre marocain de la production propre (CMPP), la Fédération des industries de la conserve des produits agricoles (FICOPAM), et le Centre mondial pour l'environnement (WEC), s'inscrit dans le cadre des activités du projet «partenariats pour l'avancement de la production plus propre», financé par le Département américain (US DoS), et intervient en commémoration de la journée mondiale de l'environnement pour laquelle on a préféré fixer cette année le thème d' : «Economie verte, en faites-vous partie?». Le thème arrêté pour cette rencontre est «l'eau dans l'industrie : économie et gestion». Le choix de ce thème n'était pas fortuit, si nombre d'intervenants s'accordent à souligner l'impératif de réglementer la consommation de l'eau dans les unités industrielles, par le biais de la promotion des incitations financières pour la dépollution industrielle. Nombre d'industriels et d'écologistes invités à prendre la parole, ont préconisé depuis leur podium, la réutilisation des eaux usées après leur traitement et la fédération des efforts pour trouver des solutions et des mécanismes nécessaires à l'organisation, au contrôle et à la promotion de la bonne gouvernance dans ce domaine. Il s'agit en premier lieu de gérer la demande en eau de manière à en garantir une utilisation rationnelle et optimale. La communication dans ce domaine s'avère aussi très importante, c'est pourquoi, il est indispensable de multiplier les rencontres entre les différents intervenants de manière à leur permettre de concevoir une politique industrielle homogène et intégrée visant à réduire les utilisations abusives d'eau dans le secteur industriel. Un phénomène tout aussi sensible que dangereux n'est pas passé inaperçu lors des discussions, c'est celui de la pollution industrielle et des déchets qui en découlent. Ceux-ci nécessitent une approche scientifique appropriée pour leur recyclage, de manière à préserver l'environnement. Sur l'expérience du Maroc dans le domaine hydrique, les experts ont fait observer que ce pays grâce à sa politique volontariste, s'est doté d'infrastructures nécessaires qui lui ont permis de mobiliser et maîtriser ses ressources hydriques, de rationnaliser leur utilisation, tout en satisfaisant ses besoins. Ils ont aussi favorisé le recours aux techniques de la production dite propre pour réduire le volume des déchets industriels et donc, lutter efficacement contre la pollution. Pour cerner cette problématique de l'utilisation rationnelle de l'eau dans les industries agroalimentaires, plusieurs autres questions ont été soumises au débat à savoir le cadre réglementaire national sur l'eau, les ressources en eau dans la région de Tensift et les incitations financières pour la dépollution industrielle, outre le programme national de prévention et de lutte contre la pollution industrielle .