Un taux de croissance prévisionnel pour l'année 2012 de 2,4%, parallèlement à une contre-performance du Masi depuis le début de l'année au 12 juin 2012 de 7,43%. Deux indicateurs qui s'interprèteraient distinctement, mais en réalité une corrélation existe entre les deux. Même si évoquer le terme corrélation suppose que la Bourse de Casablanca soit un marché efficient. Or, ce n'est pas toujours le cas. En effet, toute variable macroéconomique touche directement ou indirectement la place financière. Ceci dit, tout investisseur désirant fructifier son épargne devrait savoir comment interpréter cet impact. En réalité, le taux de croissance relatif à l'exercice 2012, révisé à la baisse par le haut commissariat au Plan (HCP) à 2,4%, prend certainement en compte l'évolution de tous les secteurs de l'économie. Dans ce cadre, la Bourse de Casablanca qui regroupe près de 17 secteurs clés de notre économie, pourrait être influencée davantage par cette révision à la baisse. À ce titre, la variable psychologique des investisseurs détermine considérablement les prix des actions à la Bourse. Un taux de croissance du PIB expliquerait aussi les réalisations futures des entreprises, notamment celles cotées. Dans la foulée, l'investisseur qui a tendance à chercher du profit et fructifier son épargne, placerait son argent dans des valeurs rentables fondamentalement. Or, une baisse du PIB induirait une baisse des cours des actions. Cette relation est expliquée selon un économiste par le biais de la valeur ajoutée créée par les entreprises, y compris celles cotées. Comme corollaire à cette situation, un investisseur sera hésitant et attentiste à ses placements en Bourse, comme c'est le cas actuellement. La faiblesse des volumes sur le marché boursier confirme ce comportement, et pour sa part, le recul de l'indice de la place casablancaise traduit clairement ce constat. Sur un autre registre, non seulement le taux de croissance du PIB a une influence sur l'indice du marché boursier, mais d'autres indicateurs pourraient agir sur la tendance de la place. Si on prend par exemple la Formation brute du capital fixe (FBCF) qui mesure essentiellement l'investissement matériel des opérateurs économiques. Cet indicateur, selon la dernière sortie du HCP, devrait consolider sa reprise entamée en 2011, avec une évolution estimée à 5,2% en 2012 contre 2,5% enregistrés l'année précédente. Dans ce sillage, et tenant compte de la relation qui existe entre la FBCF et les cours boursiers, qui démontre que tout effort d'investissement d'une entreprise se matérialise, par conséquent, sur sa valorisation boursière. Subséquemment, si on compare les taux de croissance affichés par cet indicateur dans le passé (+14,3% en 2007 et 11,5% en 2008) avec l'évolution de l'indice boursier «Le marché se comportait beaucoup mieux qu'aujourd'hui», nous confie un analyste financier de la place. Il ajoute aussi qu'«une différence de 9,1 points entre le taux de croissance de la FBCF en 2007 et celui estimé pour l'année 2012, expliquerait clairement la contre-performance de l'indice sur cette période». Globalement, même si la corrélation entre tout indicateur macroéconomique et l'indice de toutes les valeurs ne ressort pas très forte à cause de la faiblesse de l'attractivité de la place casablancaise et sa faible efficience, elle reste visible et claire pour tout investisseur averti.