Les énergies renouvelables ont beau présenter du potentiel pour le marché de l'emploi, sans une action concrète au niveau de la formation, elles ne peuvent réussir leur challenge. En tout, les besoins en compétences dans les filières des énergies renouvelables sont estimés à 3.128 ingénieurs en énergies renouvelables à former à l'horizon 2025, contre plus de 10.676 techniciens et technico-commerciaux, et près de 6.000 ouvriers qualifiés. C'est du moins ce qu'identifie l'étude des emplois et compétences du ministère de l'Energie et des mines à l'horizon 2025. Ces estimations s'appuient sur une identification des besoins en compétences, fondée sur l'hypothèse d'une intégration maximale de l'éolien, du photovoltaïque à 67%, du CSP à 33%. Un plan d'action a déjà été mis en place pour répondre à ces besoins et est basé, comme se plaisent à le répéter les officiels marocains, sur l'«approche par compétences» (APC). Il s'agit en effet de se pencher sur la réingénierie des programmes de formation et de recherche en énergies renouvelables. Déjà, depuis 2011, le développement de cinq programmes de formation professionnelle au niveau technicien ou technicien spécialisé dans les métiers du solaire, de l'éolien et de la biomasse a été entamé. Parallèlement, l'Etat a engagé la construction d'infrastructures pour l'implantation des programmes au sein de trois nouveaux instituts de formation, à Oujda, Tanger et Ouarzazate. Cependant, cela ne saurait se concrétiser sans une implication combinée des opérateurs publics et privés du secteur de la formation. Dans ce sens, un processus d'identification de partenaires nationaux disposant de l'encadrement pédagogique et des moyens logistiques nécessaires a été engagé et devrait à court terme mener à l'adaptation de certains de leurs programmes de formation dispensés actuellement aux besoins du secteur. Ces établissements devraient être accompagnés dans une seconde phase par d'autres, internationaux cette fois, pour l'implantation de nouveaux programmes qu'ils ne dispensent pas encore. Un processus d'identification à l'international est ainsi programmé pour d'ici 2013. Parallèlement, il est prévu de mettre en place cinq programmes développés au niveau des trois nouveaux établissements sectoriels, ainsi que la généralisation de l'implantation des programmes de formation aux autres établissements répondant aux critères prédéfinis. Un plan de formation continue, en partenariat avec l'Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ADEREE), au profit des formateurs de l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), l'ONE, l'ONEP et l'ONCF, est également en cours et devrait permettre d'offrir, à partir de 2013, des programmes d'enseignement adaptés, après évaluation au sein des établissements d'enseignement supérieur (EST, facultés, etc.) en mode formation continue. L'année 2011 a vu le lancement de l'opération de recrutement des stagiaires pour les sites pilotes et un plan de communication devra-être conçu à partir de 2013 pour informer sur la généralisation de l'implantation des programmes développés et adaptés.