Tout vient à point à qui sait attendre. S'il s'est bien installé, en un laps de temps record, dans le paysage artistique national, le festival Marrakech du rire (MDR) a réussi à rassembler les meilleurs humoristes d'ici et d'ailleurs. Après avoir organisé une première édition haute en couleurs – et dont le budget s'élève à 2 millions d'euros -, Jamel Debbouze s'est embarqué encore une fois dans cette aventure. Mercredi dernier à l'Institut du monde arabe - qui s'érige fièrement sur la place Mohammed-V, au IVe arrondissement parisien- l'humoriste préféré des Français a présenté lors d'une conférence de presse, la programmation de la deuxième édition de ce festival, prévue du 6 au 10 juin. Debouzze qui a le don, grâce à une détermination énergique et minutieuse de transformer le coup d'essai en coup de maître, a confirmé devant un parterre de journalistes français et marocains que c'est le «bilan ultra-positif» de l'année dernière qui l'a encouragé à réitérer l'expérience cette année, «et puis il y a les artistes qui nous ont carrément sollicités pour y revenir à commencer par Franck Dubosc... Sans oublier le public marocain qui était au rendez-vous et qui a réellement adopté ce festival», affirme Debbouze. La programmation, ce point fort Le secret de la réussite du MDR est pourtant simple : convier des artistes plébiscités par le public marocain. C'est le cas par exemple de Hassan El Fad qui ouvrira le bal de l'édition 2012. Il y présentera le spectacle «Hassan o Rabaato». Il s'agit en effet d'une halqa sur scène, une forme théâtrale populaire et sobre mais dans un contexte contemporain. «Ce sont seize artistes artisans qui participent à ce spectacle. Des artistes longtemps négligés malgré leur talent... », explique El Fad qui était parmi les conviés à la conférence de presse. Avec seulement six représentations – depuis 2010 - à Casablanca et à Marrakech, «La halqa» renaîtra donc de ses cendres. «Vous savez, ce projet artistique qui me tient tellement à cœur n'a pas été soutenu, ce qui explique notre incapacité de le présenter dans plusieurs villes marocaines ou à l'étranger. Avoir seize artistes dans sa troupe est une chance mais également un problème, puisque cela nous bloque. On ne peut pas voyager, si on en a pas les moyens», ajoute avec amertume El Fad. Les jeunes artistes qu'ils soient marocains, français d'origine marocaine ou français constituent par ailleurs l'un des points du MDR. D'ailleurs, Debbouze n'a cessé de le rappeler, le festival Marrakech du rire est avant tout «une plateforme pour les jeunes artistes». Redouanne Harjane, Malik Bentalha, Bérengère Krief, Abdelkader Secteur, que l'on ne présente plus, la nouvelle troupe du Jamel Comedy Club ou encore le talentueux Abderrahmane Eko (repéré par Hassan El Fed, il y a quelques années), seront là pour le grand bonheur du public. L'une des révélations de cette deuxième édition, demeure toutefois, le jeune humoriste québécois d'origine marocaine Rachid Badouri. « Je suis certain que vous allez l'adorer, parce qu'il est tout simplement drôle », a déclaré d'emblée Debouzze. Coqueluche des scènes québécoises, Rachid s'est installé depuis septembre dernier à Paris afin de « conquérir la France ». « Ma participation au MDR me permettra sans aucun doute de me faire découvrir auprès du public marocain. C'est la première fois que je me produis dans mon pays d'origine... l'idée d'y penser me rend subitement heureux », affirme Rachid. A l'instar de l'édition précédente, le MDR 2012 se clôturera par une soirée de gala animée par Jamel Debouzze (qui présentera aussi son spectacle Tout sur Jamel), Omar Sy (connu pour avoir interprété l'un des deux rôles principaux du film à grand succès Intouchables), Franck Dubosc, Julie Ferrier, Gamarjobart... et bien d'autres artistes. MDR qui investira différents endroits de la ville ocre (théâtre royal, institut français, palais Badii, Dar Attakafa Daoudiate ...) s'ouvre cette année sur le théâtre puisque la troupe Tensift y présentera sa pièce « Darte bina doura ». Des master-class sont également au menu. Elles seront animées par Oscar Sisto. Associé, pour la deuxième année consécutive, au festival Awaln'art, le MDR n'a pas oublié de soutenir « Touche pas à mon enfant » qui œuvre depuis 2004 pour la protection des droits fondamentaux des enfants du Maroc. « Je ne peux pas ne pas le faire, parce que je viens justement du monde associatif », a tenu à rappeler Jamel.