Le projet solaire marocain, qui prévoit de porter la contribution de l'énergie solaire à 14% de la consommation énergétique nationale en 2020, ne cesse d'attirer les regards. Cette fois-ci, c'est l'initiative Solar Impulse qui met à nouveau le projecteur sur le mega-projet de la Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN), chapeautée par Mustapha Bakkoury. Initié depuis 2003 par deux pilotes, Bertrand Piccard et André Borschberg, le projet Solar Impulse, basé en Suisse, repose sur l'élaboration d'un avion solaire monoplace à propulsion électrique pouvant voler de jour comme de nuit, sans aucun carburant. Alimenté uniquement par le soleil, il ne rejette par conséquent aucune émission polluante. Après avoir effectué deux vols à l'invitation de Paris et Bruxelles, l'avion solaire effectuera courant mai, selon les prévisions météorologiques, son premier vol intercontinental entre la Suisse et le Maroc. Après une escale technique à Madrid, l'avion atterrira à la mi-mai à l'aéroport de Rabat, puis s'envolera à destination de Ouarzazate. Ce choix n'est bien sûr pas anodin. «D'un côté, il s'agit du premier avion solaire et de son premier vol intercontinental et de l'autre côté, nous avons la plus grande centrale solaire au monde», explique ainsi Bertrand Piccard, qui souligne là la concrétisation de la centrale solaire de Ouarzazate. Symbole général des énergies renouvelables, Solar Impulse deviendra aussi le mois prochain le symbole du projet solaire marocain. Ambitions et réalisations «2012 est placé sous le signe des réalisations de nos ambitions», s'enthousiasme ainsi Mustapha Bakkoury, président du directoire de Masen. En marge de l'atterrissage du Solar Impulse au Maroc, figurent en effet plusieurs événements déterminants pour l'opérationnalisation de la centrale solaire de Ouarzazate. Premièrement, l'heureux adjudicataire de ce projet de 500 MW, étendu sur 3.000 ha à 8km de la ville de Ouarzazate, sera finalement connu courant le mois de mai. Pour rappel, le choix doit désormais se faire entre 3 consortiums, issus de la phase de préqualification: «International Company for Water and Power (ACWA Power International), Aries Ingeniería y Sistemas SA et TSK Electrónica y Electricidad SA», «Abeinsa ICI, Abengoa Solar, Mitsui, Abu Dhabi NEC» et «ENEL et ACS SCE». Une chose est désormais acquise : la technologie choisie pour cette première centrale est le solaire thermique à concentration (CSP). Néanmoins, cela ne prévaut pas pour l'ensemble du projet solaire marocain. D'ores et déjà totalement financée à coup de centaines de millions de dollars, la centrale solaire de Ouarzazate verra sa première pierre posée à l'issue de cet été. Elle devrait être opérationnelle au troisième trimestre 2014. À temps pour le départ du tour du monde de l'avion solaire, Solar Impulse. Avec ce nouveau partenariat, qui «ne consiste nullement en une opération financière», selon les deux parties, Bakkoury a tenu aussi à envoyer un message clair et fort symbolique, selon lequel la MASEN reste une priorité pour lui, et ce en dépit de ses responsabilités à la tête du PAM. La prochaine sortie de Bakkoury est très attendue. Annoncera-t-il bientôt le deuxième site qui accueillera une nouvelle centrale solaire ? Rappleons que d'ici 2020, 2.000 MW d'énergie solaire doivent être installés.