Cela fait sept ans que Casablanca accueille «Jazzablanca Festival». Sept ans durant, et malgré des hauts et des bas, cette manifestation continue à rassembler les mélomanes autour d'un style musical universel, qu'est le jazz. Le coup d'envoi de la 7e édition marquée par le patronage de l'Unesco, a été donné samedi. Une soirée animée par la percussionniste et chanteuse d'origine hollandaise et américaine Natascha Rogers, qui a proposé une fusion entre la musique afro-cubaine et afro-américaine. Un style qui s'inspire des musiques traditionnelles, pour les mettre au service d'une musique contemporaine. Très en forme, la jeune artiste a mis le feu sur scène, associant le public à sa fête. Natascha Rogers n'était pas la seule à ouvrir le bal de cette 7e édition. La deuxième partie de la soirée a été assurée par la chanteuse marocaine Oum. Plébiscitée par le grand public, cette jeune artiste, qui incarne la «nouvelle vague» de chanteurs marocains, a confirmé encore une fois qu'elle est, sans hésitation aucune, l'héritière de Cesaria Evora. Montée sur scène, Oum, a commencé d'abord par interpréter les tubes de son dernier album «Sweerty». Un mélange de mélodies en anglais et en dialecte marocain. Cet album dans les bacs depuis quelques mois déjà, se veut l'aboutissement de 16 mois de travail. Il est aussi le fruit de sa collaboration avec des artistes de renommée internationale, notamment Manu Dibango. Les rythmes et les paroles des chansons de «Sweerty» n'ont laissé personne indifférent. Le public peu nombreux (Jazzablanca est taxé depuis la première édition d'être élitiste) certes, a vite adopté Oum et ses chansons. Des mélodies qui transportent dans un univers onirique où l'amour et la paix sont les mots d'ordre. Miller, Ruiz et les autres Dimanche, ils étaient beaucoup plus nombreux à assister au spectacle de la star américaine Aloe Blacc. Connu à travers le monde pour avoir interprété la chanson du générique de la série «How to make it in America», «I need a dollar», Aloe Blacc a mis le feu sur scène. Dès les premières minutes du concert, une vague de musique, si originale, envahit l'Hippodrome Casa-anfa. Sur la vague glisse une voix profonde et vibrante, celle d'Aloe Blacc qui a interprété les chansons de ses deux albums, «Shine Through» et «Good Things». Recevant des critiques favorables, ces deux albums ont tout simplement épaté l'assistance. Toutefois, Blacc n'a passé que 50 minutes sur scène. «Je pensais que le spectacle allait durer plus longtemps... Cela n'a même pas duré une heure... C'est vraiment dommage !», nous a déclaré avec amertume l'une des fans de Blacc. Aujourd'hui, c'est au tour de Marcus Miller de se produire à Casablanca. Un jazzman que l'on ne présente plus. Se définissant comme un bassiste «funk avec une immense connaissance du jazz», Marcus Miller qui était hier à la FNAC pour une séance de dédicaces, ne manquera pas de rendre un hommage appuyé au grand Miles Davis, son père spirituel. Et puis les Casablancais auront rendez-vous avec Charles Bradley et Olivia Ruiz qui se produiront respectivement mercredi et jeudi. Des invités atypiques qui illumineront, indubitablement les soirées lugubres de la ville blanche.