«Je n'ai pas de date précise». C'est ainsi que le ministre de l'Intérieur a répondu aux Conseillers appartenant à la même coalition gouvernementale sur les délais de renouvellement de la deuxième Chambre. Le flou plane donc sur les préparatifs de cette échéance électorale censée se dérouler avant la fin de cette année 2012. C'est le temps que prendra la concertation avec les partis politiques, qui a été avancée comme le principal facteur retardant le parachèvement de l'arsenal juridique encore à élaborer. «L'ensemble des textes seront présentés aux partis politiques avant leur dépôt au Parlement. La concertation pourrait durer jusqu'à deux mois», a précisé Laenser. Au sein de la Chambre des conseillers, la date de l'organisation des élections doit être fixée en prenant en compte des facteurs comme l'approche du mois du ramadan ou les vacances scolaires. Mohamed Al Ansari, président du groupe de l'Istiqlal, a exprimé clairement ce souci, ajoutant que les préparatifs du renouvellement de la seconde Chambre «doivent être finalisés dans le délai fixé par le discours royal de 2011, à savoir avant la fin de 2012». Hormis la question des concertations sur la date de la tenue des élections, le département de tutelle semble bien avancé en ce qui concerne les grands axes des nouvelles lois, notamment ceux issus directement des nouvelles exigences constitutionnelles. Le sujet de la parité est au sommet des préoccupations. Les femmes qui occupent actuellement 12,6% des sièges des quatre catégories des collectivités territoriales, veulent que le principe de la parité parfaite soit appliqué pour la future 2e Chambre. En attente d'approche participative Amina Bouayad, présidente du groupe socialiste, souligne dans ce registre que, «jusqu'à présent, l'approche participative n'a pas été encore adoptée avec les partis politiques sur ce volet précis, malgré l'existence de plusieurs propositions qui encouragent les partis à présenter des listes électorales composées à moitié par des femmes». Faut-il rappeler que le décret qui fixera la date de la fin du mandat de l'actuelle Chambre des conseillers a été déposé au Parlement en ce début de session de printemps. Du moment que les principaux courants partisans des Conseillers ne sont plus divisés sur le choix du renouvellement. L'examen de décret, qui a donné le feu vert au renouvellement de la 2e Chambre juste après la mise en place des huit commissions, indique que le compte à rebours a commencé pour le renouvellement de cette Chambre, qui n'a plus devant elle que le laps de temps qui la sépare de l'actuelle session avant de finaliser son nouveau calendrier et les modalités de renouvellement. «La forme de décret-loi a été adoptée pour une meilleure gestion du temps et pour permettre son organisation dans les prochaines échéances et dans de bonnes conditions», souligne le projet de décret actuellement soumis à l'appréciation de la commission de l'Intérieur, présidée par l'istiqlalien Saïd Dour et qui «devra être validé par la Chambre des représentants durant cette session du printemps», propose le projet. Un autre décret est attendu de Benkirane et devra, cette fois, mettre fin au mandat actuel des diverses instances concernées. Les futurs membres de la Chambre des conseillers seront élus au suffrage universel indirect pour six ans, selon une nouvelle répartition qui accorde une prééminence des membres des collectivités territoriales représentant trois cinquièmes de ces membres. Cet effectif est réparti entre les régions, dont le nombre sera fixé par la loi sur la régionalisation avancée, et cela, en «proportion de leurs populations respectives et en observant l'équité entre les territoires», selon les nouvelles règles.