Le projet de loi relatif à l'Education physique et aux sports consacre un traitement considérable à l'agent de sportif. Le texte le définit comme toute «personne qui exerce à titre habituel ou occasionnel et contre rémunération, une activité liant une association ou une société sportive à un sportif dans le but de conclure un contrat sportif». Conscient du rôle des agents sportifs dans le développement du sport en général, le législateur a détaillé au chapitre IV du projet (section 3), leurs droits et obligations. L‘exercice de la profession d'agent sportif est soumis à un agrément de la fédération sportive concernée. Celle-ci assume les missions de contrôle et veille à ce que les contrats et les conventions préservant les intérêts des sportifs et de la discipline concernée soient respectés. Au Maroc, ils sont au nombre de 14 agents de joueurs agréés par la FIFA à faire de la médiation en football. Ils s'engagent moyennant des contrats soit avec les joueurs ou avec les clubs. «La loi sur l'éducation physique et le sport, contrairement au projet soumis actuellement au Parlement pour discussion, n'a pas invoqué la contre prestation devant être perçue par l'agent de joueur, ce qui ouvre le champ à des actes immoraux des deux parties», déplore Issam Benjelloun, consultant sportif et agent de joueurs. Et de poursuivre : «Au Maroc les sportifs et les présidents des clubs ne perçoivent pas la réelle utilité des agents de joueurs dans les opérations de transfert. Les joueurs ne veulent pas signer de contrat et ont tendance à croire aux simples paroles». Le projet de loi n° 30-09 stipule que le montant de la rémunération de l'agent sportif avec la partie pour le compte de laquelle il agit ne peut excéder 10% de la rémunération fixe perçue par la partie dont il est le mandataire. Dans la pratique, les choses se font autrement. En l'absence d'un arsenal juridique réglementant la fonction, l'anarchie bat son plein et ce qui devait être régi par des écrits légiférés est laissé à l'appréciation et à la discrétion des parties concernées. «Il convient de signaler que la durée maximale du contrat de médiation autorisée par la FIFA entre l'agent et ses joueurs est de deux ans renouvelable. Or, dans la pratique, bon nombre d'agents n'hésitent pas à se lier avec l'autre partie, pour une durée de cinq ans, ce qui ne correspond pas aux dispositions de la FIFA», renchérit Benjelloun. Des habitudes qui devront disparaître dans l'avenir, au cas où la loi sur l'éducation physique et le sport est réellement appliquée par les parties concernées. Vous avez dit formation ? Il n'existe pas de formation dédiée aux agents de joueurs. Toutefois, la fédération royale marocaine de football a eu l'occasion d'organiser quelques ateliers. Pour accéder à la profession, l'intéressé doit passer un examen en deux sessions. La première est programmée en septembre, alors que la seconde s'ouvre en février. L'examen est organisé par la FRMF en collaboration avec la FIFA. Les agents de joueurs peuvent être des sportifs ou simplement des personnes passionnées par le commerce, le sport et la communication. Une chose est sûre, les présidents des clubs sont les premiers agents de leurs joueurs. Parmi les conditions d'accès à la profession, le candidat doit bénéficier d'une expérience minimum de six ans dans le domaine du sport et verser des droits d'inscription fixés à 1.000 DH au compte bancaire de la FRMF. Notons que l'agent de joueur ne peut exercer sa fonction, s'il est membre d'une association sportive ou s'il est entraîneur ou directeur technique au sein du club.