Mercredi 20h30. Dans l'une des salles d'un grand palace casablancais, une animation bouillonnante régnait. L'événement est de taille : la présentation du dernier album et du nouveau clip de la jeune chanteuse Ferdaous. Une demi-heure plus tard, la salle est comble. Artistes, cinéastes, musiciens, hommes d'affaires... étaient tous là pour découvrir la dernière création de Ferdaous. Fidèle à elle-même, la jeune artiste décline dans «Omri Lak» des chansons empreintes de romantisme. En dialectes marocain et égyptien, les six chansons de l'album placent d'emblée Ferdaous au firmament de la chanson marocaine. Production 100% marocaine, cet album est le fruit d'un long travail qui a été pensé en amont. «Nous sommes très fiers du résultat de ce travail... Omri lak est une preuve que le Maroc regorge de talents et qu'il faut juste leur donner la chance de s'exprimer. Les paroles, la musique, l'arrangement, la réalisation du clip «Rouh lihalak»... tout a été fait par des Marocains. Je pense qu'il faut s'intéresser davantage aux artistes locaux et surtout comprendre que les artistes orientaux ne sont pas les seuls à être plébiscités par le public marocain», souligne Lotfi Chraïbi, manager de Ferdaous. Et c'est ce même Lotfi Chraïbi qui a réussi à rassembler plusieurs mécènes pour cet événement. En effet, outre le ministère de la Culture, le lancement de l'album a été soutenu par, entre autres, la Fondation BMCI, la Bourse de Casablanca, Poste Maroc et Azuelos. Autant de sponsors qui ont fait confiance à Ferdaous. «Vous savez, il n'y a pas de secret. J'ai essayé de faire expliquer à ces sponsors que l'avenir est dans la jeunesse marocaine et que ce sont les jeunes qui sont les vrais ambassadeurs de notre pays». L'espoir de la chanson marocaine C'est à l'âge de 6 ans que Ferdaous rencontre le public. C'était à Meknès, sa ville natale. Quelques années plus tard, elle s'inscrit au Conservatoire de Meknès afin de mieux travailler sa voix. Grande fan de Oum Keltoum, Ferdaous n'avait qu'une seule idée en tête : devenir chanteuse. C'est ainsi qu'elle se présente à la célèbre émission Noujoum wa noujoum. C'était en 2000. Son passage à Noujoum wa noujoum était loin d'être passé inaperçu. Sa prestance sur scène et sa voix pleine de fraîcheur séduisent plus d'un. D'ailleurs, elle remporte la même année le prix de la meilleure voix de Meknès. Commence alors une nouvelle étape dans la vie artistique de la jeune chanteuse. Elle part ainsi à la conquête du monde arabe dont la reconnaissance lui est nécessaire pour confirmer son talent. Elle participe à plusieurs festivals, notamment celui d'Alep où elle ne manque pas d'ensorceler le public syrien par sa voix mélodieuse. Son premier album sorti en 2005 était une agréable surprise pour les amoureux de la musique classique. Ses chansons bien choisies témoignent de son tempérament volontaire. Dès lors c'est la consécration pour Ferdaous. Elle reçoit la distinction nationale pour «Ma lana», chanson écrite par Mustapha Baghdad et composée par Azzedine Mountassir, primée meilleure chanson de l'année 2008 par la radio marocaine. Ce n'est pas tout. Lors du prestigieux Festival de la chanson arabe de Tunis, Ferdaous est sacrée meilleure voix du monde arabe. «Vous savez, ce n'est pas tous les jours que des artistes marocains reçoivent une distinction pareille. Toutefois, la presse nationale surtout audiovisuelle n'a accordé aucune importance à ce prix. C'était l'indifférence totale», affirme Lotfi Chraïbi. Aujourd'hui, Ferdaous qui a collaboré tout au long de son parcours avec de grandes stars arabes, notamment Wadii El Safi et Saïd Chraïbi, est décidée à aller de l'avant. Son clip «Omri Lak» est diffusé en boucle sur les chaînes télé arabes.