Le contrat programme 2011-2015 de l'Onep est fin prêt. L'Office national de l'eau potable n'attend plus que le feu vert de l'Exécutif pour le rendre opérationnel, avec ses différents projets d'un montant global de l'ordre de 26,4 milliards de DH (financés par des prêts à l'international et des apports marocains). Sur cinq ans, cette bagatelle servira à concrétiser les projets des axes stratégiques de l'opérateur national, spécialiste de la production et la distribution de l'eau potable. Il s'agira, entre autres, de renforcer l'alimentation en eau potable de la région d'Agadir qui se fera par dessalement d'eau de mer, de l'amélioration des taux de branchement individuel aux réseaux de distribution et de l'extension du réseau, de l'intervention au niveau de 15 nouveaux centres urbains (70.000 habitants), d'atteindre 95% en matière d'accès à l'eau potable dans le milieu rural... Ces axes stratégiques devraient renforcer la position de l'Onep de leader du marché (l'Office assure actuellement 80% de la production de l'eau potable à l'échelle nationale, les 20% de la production qui restent sont assurées par les douze régies, les concessionnaires et les communes). En plus de renforcer l'extension du réseau, l'Office entend développer son autre métier de base : la planification des besoins nationaux en eau potable. «Nous suivons l'évolution des schémas directeurs des villes et les nouveaux aménagements territoriaux. Ce sont des éléments sur lesquels se basent nos ingénieurs pour planifier l'exploitation de la ressource», explique un cadre de l'Onep. Selon ce dernier, l'Office planifie, aujourd'hui, les besoins du Maroc à l'horizon 2050. L'évolution du marché de l'eau a aussi contribué à l'élargissement des métiers de l'opérateur vers une nouvelle spécialité : l'assainissement liquide. L'Onep parie sur l'assainissement Depuis 2001, le dahir de création de l'Onep a été amendé et l'assainissement fait désormais partie des métiers de l'Office. L'institution assure, dans ce contexte, la gestion du service de l'assainissement liquide dans les centres où il assure la distribution pour le compte des communes qui le demandent. D'ailleurs, au sein de l'Office, on ne se gène pas de s'autoproclamer «principal acteur à l'échelle nationale» en matière d'assainissement liquide, vu qu'il assure actuellement la gestion de ce service dans 70 localités avec près de 40 stations d'épuration opérationnelles. La population desservie par ce service représente 2,5 millions d'habitants correspondant à 443.000 abonnés. «L'Onep s'est impliqué dans l'assainissement pour d'abord protéger nos ressources», souligne-t-on auprès de l'Onep. L'assainissement étant un métier à part entière, différent de la production et la distribution de l'eau, l'Office a, partant, consacré des efforts importants pour former son personnel. N'ayant pas la possibilité de recruter en masse, l'Onep a dû convertir certains de ses cadres et techniciens vers le métier de l'assainissement. Grâce à des formations et au concours de partenaires européens (principalement français), l'Office dit avoir réussi la reconversion de certains de ses agents. Une réussite traduite par l'adjudication de nouveaux contrats dans ce sens. C'est ainsi que l'Onep, en groupement avec l'Office national de l'électricité (ONE) et le Groupe Pizzorno Environnement, ont été adjudicataires du marché lancé par Tanger Méditerranée Special Agency (TMSA) en juillet 2006, pour la concession des services de distribution d'eau potable, d'électricité, d'assainissement liquide et de déchets solides, d'hygiène et de propreté du complexe portuaire de Tanger Méditerranée.