Entre la reprise annoncée et les réserves exprimées par les opérateurs sur le terrain, le secteur automobile ne sait plus sur quelle pédale appuyer. En effet, une récente étude menée par Business Monitor International (BMI) prévoit une croissance de 4% des ventes de véhicules neufs pour ce dernier trimestre 2010, correspondant à un volume total annuel de 113.000 unités écoulées. Selon le cabinet de recherche, ce chiffre devrait enregistrer une fulgurante amélioration en 2011, suite à la dissipation des effets de la crise sur le secteur, accompagnée par la croissance de l'économie marocaine et l'amélioration du pouvoir d'achat. Cependant, l'optimisme de BMI est loin d'ère partagé par certains opérateurs du marché local. En effet, ces derniers avancent des réserves quant à l'évolution de leurs chiffres de vente. Le son de cloche le plus significatif vient de Kia Motors Maroc, une des principales enseignes du secteur et membre de l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM). «Nous sommes très prudents pour 2011. Le secteur a encore beaucoup de problèmes sur lesquels nous n'avons pas encore tranché avec l'Etat, et qui pèsent sur les ventes», confie le management de la marque coréenne au Maroc. Ce dernier fait notamment allusion au dossier de démantèlement progressif des impositions douanières à l'importation des véhicules non-européens, où les pourparlers avec l'Etat piétinent encore. «Pour être franc, nous nous attendons, au meilleur des cas, à une stagnation des ventes l'année prochaine», précise-t-on auprès de Kia Motors Maroc. En chiffres, la marque prévoit des ventes en recul – pour la deuxième année consécutive – de près de 26% en 2010. La marque se contente d'ailleurs de la sixième meilleure vente au mois de septembre, avec une très légère amélioration en comparaison avec la même période en 2009 (537 contre 500). +12% pour 2011-2014. Même si la visibilité bloque sur le court terme, chez plusieurs opérateurs majeurs du marché, BMI persiste dans son optimisme et tire ses prévisions jusqu'en 2014. Les experts du cabinet tablent en effet sur des ventes en croissance annuelle de 12% entre 2011 et 2014. Cette croissance devrait porter le volume de véhicules neufs écoulés sur le marché à près de 178. 500 unités, pour la seule année 2014. BMI fonde principalement son argumentaire sur des éléments macroéconomiques, à travers notamment les chiffres en croissance du PIB marocain, qui devrait se refléter à travers une amélioration du pouvoir d'achat du Marocain moyen. Septembre au ralenti Par ailleurs, pour l'ensemble du secteur, les ventes du dernier mois n'ont guère dépassé 7.890 unités, correspondant à une hausse de 4,31 % par rapport à septembre 2009. Quatre opérateurs, sur les neuf figurants au sommet des ventes au cours de ce même mois, affichent une baisse des volumes écoulés. Il agit en effet de Toyota, Citroën, Volkswagen, et Renault. Dacia, confirme sa réussite sur le segment de l'économique, et fait partie des rares performances, avec l'américain Ford. Ces chiffres, émanant de l'AIVAM, reflètent bien une évolution au ralenti.