«La filière équine est devenue un secteur très important au sein du ministère de l'Agriculture», plante d'emblée le décor Mohammed El Kohen, coordinateur national de la filière. Il faut dire que le cheval a toujours occupé une place exceptionnelle dans la culture marocaine et dans la mémoire populaire. La tbourida ou la fantasia compte quelque 15.000 chevaux, soit 10% de la population chevaline avec un millier de troupes à l'échelle nationale. Pour assurer sa pérennité, une école de tbourida est en voie de constitution par la Fédération royale marocaine des sports équestres. Quant à l'élevage, il s'est intensifié ces derniers temps. Plus de 5.000 produits/an (naissances de poulains et pouliches) ont été enregistrés ces deux dernières années. Une forte augmentation vu que les productions dépassaient à peine les 2.000 naissances auparavant. Pour sa part, le Plan Maroc Vert a finalisé des objectifs précis pour la filière équine à travers notamment son introduction dans la dynamique du tourisme. L'ambition première est la création de clubs de tourisme dans tout le Maroc. La filière permet d'assurer des débouchés fort prometteurs. C'est dans ce sens que des contacts étroits sont établis entre les ministères de l'Agriculture et du Tourisme pour mettre en place une stratégie globale de développement du tourisme équestre. Ce grand projet est en cours de finalisation en coopération avec des pays disposant d'une grande expérience dans ce domaine, notamment la France. mergence de métiers autour du cheval Dans tous les cas, le cheval acquiert de plus en plus une grande importance au Maroc. L'impact du Salon d'El Jadida, dont la 3e édition aura lieu du 19 au 24 octobre, paraît évident pour l'élevage dans la mesure où il a permis de mettre en exergue la race chevaline et, en particulier, le barbe (voir encadré). Cet événement a aussi favorisé l'émergence des métiers qui gravitent autour du cheval. Toute une économie est en train de se renforcer : les selliers, l'harnachement traditionnel, l'habillement des cavaliers de la tbourida ou encore la maréchalerie. Une attention particulière est accordée aux artisans maréchaux-ferrants des souks hebdomadaires dans le rural. Ce dernier métier est encore défaillant au Maroc, relève El Kohen. C'est pourquoi le ministère de l'Agriculture a lancé des sessions de formation dans ce domaine en faveur de ces derniers dans tout le Maroc. L'objectif est de les initier à la maréchalerie moderne. Cette formation, organisée en partenariat avec la Société protectrice des animaux et de la nature (SPANA) qui est une ONG basée à Londres et la Division des Haras du ministère de l'Agriculture, vise, d'une part, la vulgarisation de meilleures techniques de ferrage et de soins des pieds auprès des maréchaux-ferrants traditionnels exerçant dans les souks et foundouks et, d'autre part, la formation professionnelle aux mêmes techniques d'une vingtaine de jeunes maréchaux-ferrants par an.