Il n'y a pas de fumée sans feu. Ce début de semaine, le leader mondial du transport express, DHL, annonçait en grande pompe un investissement de 40 millions de DH, pour installer un nouveau centre de fret marchandises à l'aéroport Mohammed V à Casablanca. Presque simultanément, la direction du transport aérien rattachée au ministère de l'Equipement et des transports jette les premières bases de sa stratégie de développement pour le secteur du fret aérien. En effet, les équipes de Ghellab sont en phase de commander une étude sur le développement de cette activité au Maroc. Mais avant même que le ministère des Transports ne finalise son action, la profession donne des signes d'effervescence notamment Royal Air Maroc. La compagnie a annoncé dernièrement son intention de renforcer ses vols cargo sachant que la compagnie nationale ambitionne de se repositionner en tant que leader du secteur. Le marché du fret aérien est détenu actuellement par la RAM qui opte pour une stratégie de diversification produit, de partenariat avec les compagnies aériennes et transitaires, et mise sur son potentiel en tant que plateforme régionale. À côté de la compagnie nationale, opèrent les spécialistes internationaux du transport express (DHL, Fedex ou encore UPS) qui adoptent une stratégie de service intégré à couverture mondiale. L'objectif poursuivi à présent par le département de Ghellab c'est que plus d'opérateurs imitent Royal Air Maroc et DHL afin que le fret aérien puisse décoller au niveau national. Car cette activité reste aujourd'hui «marginale pour la majorité des compagnies desservant le Maroc et reliant l'Europe spécifiquement», reconnaît-on au sein de la direction du transport aérien. Une situation que l'on lie à une rémunération encore insuffisante, au vu des volumes transportés chaque année par voie aérienne. Le Maroc aurait beaucoup à y gagner. «Par son positionnement, le fret aérien, qui favorise les synergies entre les différents modes de transport, participe activement à la croissance des économies nationales», avance-t-on à la direction du transport aérien. Les entreprises qui renforceraient leurs investissements dans l'activité s'y retrouveraient aussi. En effet, la libéralisation du transport aérien au Maroc a favorisé le développement de l'activité des vols passagers réguliers et charters, offrant ainsi des capacités supplémentaires pour le fret aérien. Reste à fournir les conditions d'épanouissement à cette activité réputée très sensible aux variations de l'environnement économique et politique. Ce à quoi s'attelle déjà le département des Transports au travers de la réflexion entamée fin 2009 sur tout le secteur du transport aérien.