Après avoir résisté en 2010 à la concurrence des importateurs de PVC, la SNEP a cette fois-ci subi de plein fouet l'impact des importations, qu'elle qualifie de «massives». La filiale du groupe Chaabi vient en effet d'annoncer que son résultat opérationnel au titre de l'année 2011, a été lourdement sanctionné par la concurrence étrangère, ainsi que par le renchérissement des coûts d'approvisionnement en éthylène. Il faut rappeler que la SNEP a longtemps milité auprès des pouvoirs publics afin d'instaurer des barrières douanières sur le circuit import du PVC. Selon la société, il s'agit de concurrence déloyale doublée d'un dumping sur les prix, qui lui ont été fortement préjudiciables. Devant le refus du ministère du Commerce extérieur- dans le gouvernement précédent- de répondre favorablement à cette requête, la SNEP a semble-t-il contre-attaqué en s'alignant sur les prix du PVC importé, dans un souci de conservation des parts de marché. Dans ce contexte, la société a vu son résultat brut d'exploitation chuter de 24%, suite à la sensible réduction des marges sur les prix. Cette situation aura même été amplifiée durant cet exercice par la crise politique en Lybie. En effet, le complexe pétrochimique de Ras Lanouf était jusque-là le principal fournisseur de la SNEP en éthylène. Or, depuis la crise lybienne, le complexe tarde toujours à reprendre ses activités, ce qui a poussé la SNEP à s'orienter vers le marché européen, qui a été caractérisé par une hausse des prix. Face à cette situation, la société vient d'annoncer qu'elle prévoyait une renégociation des contrats d'approvisionnement en éthylène, dans l'espoir d'obtenir des conditions plus avantageuses. Selon nos sources, des négociations auraient déjà été entamées avec les groupes pétrochimiques Total, Repsol et Polimeri. Parallèlement, «la SNEP compte poursuivre les efforts nécessaires à l'amélioration de sa compétitivité» note-t-on auprès de l'entreprise. Il faut dire que l'urgence s'avère encore plus forte, en raison du démantèlement douanier concernant les produits importés de l'Union européenne et qui accorde un nouvel avantage aux concurrents de la SNEP. C'est la raison pour laquelle la société espère, dès 2012, clôturer son programme d'extension de la capacité de production. À ce titre, rappelons qu'elle vise une capacité de 140.000 tonnes à horizon 2012. Dans cette optique, la SNEP a procédé durant le premier semestre 2011 à l'acquisition d'un nouveau four de cracking du DCE et d'un compresseur d'hydrogène à anneau liquide, pour un investissement global de 50 MDH. Notons enfin, que la filiale du groupe Chaabi prévoit également la mise en place d'une stratégie d'optimisation de ses charges d'exploitation afin de relancer ses indicateurs d'activité.