Encoer un argument pour défendre le projet de la place financière de Casablanca. La Bourse de Casablanca figure certainement parmi les plus chères au monde, mais c'est aussi la plus rentable. Et c'est JP Morgan qui le dit. C'est ce qui ressort de la dernière publication de l'indice MSCI tout pays, publié par la banque privée. D'après la liste établie par JP Morgan, le Maroc figure au top ten des pays les mieux rémunérateurs et qui offrent un rendement compris entre 4,1% et 6,8%. En effet, au titre de l'année 2009 se sont 20,3 MMDH qui ont été distribués dont, approximativement, 8 MMDH rapatriés par les investisseurs étrangers, sans compter les participations croisées, ni les entreprises détenues par les étrangers résidents au Maroc. À noter également que Vivendi, actionnaire majoritaire de Maroc Telecom, a rapatrié 4,8 MMDH. De telles sorties de devises ne peuvent qu'alourdir la dégringolade des avoirs en devises du Maroc qui s'établissent à 163,3 MMDH, à fin juillet dernier. Une baisse considérable puisque ces avoirs étaient de l'ordre de 167 milliards en fin avril dernier. Et la situation ne risque pas de s'améliorer. Etant donné les performances qu'affichent les sociétés cotées, les professionnels s'attendent à une masse globale de dividendes pour 2010 et 2011 de l'ensemble des sociétés cotées qui s'élèverait à 18,2 MMDH et à 19,0 MMDH respectivement, soit des variations de -9,8% et de +4,5%. «La baisse de la rétribution des actionnaires en 2010 par rapport à 2009 s'explique par la prépondérance des dividendes exceptionnels distribués au cours de l'année précédente», lit-on dans une note de BMCE Capital Bourse. Le même document cite, en outre, des entreprises telles que Berliet Maroc, Lesieur Cristal, Wafa Assurance et Salafin. Dans ces conditions, le taux de rendement estimé au 31 mars 2010 devrait s'établir à 3,3% en 2010 et à 3,4% en 2011, contre un rendement de 4% en 2009. Cette rentabilité est due au fait que l'ensemble des sociétés cotées en Bourse avaient renoué avec la croissance et affichent un résultat global de 32,7 MMDH, en hausse de 22,8% comparativement à 2008. Selon une note de CDG Capital, cette performance trouve son fondement dans les gains de productivité et dans la réalisation d'opérations exceptionnelles. Pour sa part, le flux d'affaires des sociétés cotées s'est rétracté de 3% à 214,5 MMDH. «Ce retrait est le résultat de la chute des prix de l'énergie et, dans une moindre mesure, de la baisse des ventes des voitures neuves. Soutenu par les bonnes performances des secteurs agroalimentaire, bancaire et services de bâtiments, le résultat d'exploitation global s'est enrichi de 14,1%», est-il indiqué. Des bribes d'optimisme Il est à noter que sur les 72 sociétés, huit seulement ont affiché des déficits au titre de l'exercice 2009 contre cinq en 2008 et 27 autres ont enregistré des rentabilités à la baisse. Par secteur d'activité, ce sont les télécoms qui se maintiennent en première position en dépit du retrait de 457,1 MDH des dividendes distribués. Ensuite vient le secteur des Bâtiments et matériaux de construction qui a également contribué négativement à l'évolution de la masse distribuable suite à un retrait de 345,7 MDH, relatif à la chute des dividendes de Sonasid et de Lafarge respectivement de 42,6% à 257,4 MDH et de 25% à 1,153 MMDH, précise la note de CDG Capital.