Haute voltige. Les chiffres révelés par l'Organe international de contrôle des stupéfiants, publié lundi, est percutant. On y apprend, en effet, que entre 2003 et 2010, les superficies plantées en cannabis au Maroc ont reculé de 63%. Un taux honorable certes, mais ce qu'il faut retenir aussi, c'est que la présente «prouesse» ne concerne que les «superficies plantées recensées». Autre fait important, même avec une régression aussi forte, le total des plantations prises en compte ayant été de 56.000 hectares en 2009, celui-ci s'établit tout de même à 47.500 hectares dans les chiffres récents de l'OICS. L'Organe salue néanmoins la dynamique de réduction progressive et efficace des plantations de cannabis que le Maroc poursuit depuis 2003 (134.000 ha ). Par ailleurs, l'Instance onusienne chargée aussi de surveiller l'application des traités internationaux relatifs au contrôle des drogues souligne que la culture illicite a poursuivi sa tendance baissière, confirmée déjà en 2009, surtout pour la production de résine de cannabis qui a atteint en 2010, 820 tonnes selon les statistiques. Le Maroc mène la vie dure aux «dures» L'autre volet traité par le rapport 2010 de l'OICS, renvoie directement au nouveau programme mis en œuvre en juin 2010 et concernant le traitement de substitution aux opiacés. La méthadone qui est désormais utilisée au Maroc pour traiter les cas d'addiction à l'héroïne s'est imposée suite à la sensible augmentation du nombre des personnes s'adonnant à des drogues intraveineuses. La prise en charge des dépendants concernant le coût de la cure de désintoxication dans une unité publique (qui est de 200 dirhams), est actuellement en marche au sein de huit villes du Maroc, dont cinq dans le Nord du royaume. D'ici 2012, ce programme compte atteindre 14 unités, afin de pouvoir couvrir 10.000 personnes dépendantes des drogues dures. Le rapport 2010 de l'OICS a pourtant noté l'intensification du trafic de cocaïne à petite échelle par voie aérienne entre l'Afrique du Nord et l'Europe. La même remarque a été d'ailleurs faite par le Chef de la diplomatie marocaine, lors d'une sortie médiatique en début de semaine, et qui a demandé un renforcement de la coopération pour contrecarrer ce trafic illicite. Cela n'a pas empêché le rapport de l'organe onusien de souligner que «le Maroc est le premier pays d'Afrique du Nord et du monde arabe à adopter une législation autorisant l'utilisation de la méthadone dans le traitement de la toxicomanie». Ce qui est à même de favoriser la mise en place dans les délais prévus des services de prévention de l'usage illicite des drogues et de traitement des toxicomanes, y compris chez les détenus, ajoute le rapport. YB