À fin février dernier, les échanges commerciaux du Maroc auraient augmenté de près de 12,2%, comparés au chiffre arrêté à fin février 2011, annoncent les derniers chiffres de l'Office de change. De 78,18 MMDH l'année dernière sur la même période, le total des échanges extérieurs est passé à plus de 87,6 MMDH. Une hausse qui s'explique essentiellement par l'accroissement des importations en valeur, notamment sur le poste «produits énergétiques». La seule bonne nouvelle en ces temps d'incertitude, est la hausse des recettes générées par les MRE, soit une évolution de 7,7% (+640,2 MDH), pour un total de 8,9 MMDH. Quand une crise devient bénéfique Selon les données publiées par l'Office, les exportations de l'économie marocaine à fin février, ont progressé de près de 4,6%, soit en valeur, 27,4 MMDH contre 26,2 MMDH à fin février 2011. Une analyse comparative de l'évolution des exportations par groupement d'utilisation, montre que le différentiel de +1,21 MMDH est conséquent à l'augmentation des exportations des lignes «Energie et lubrifiants», de 832,8 MDH, «produits bruts d'origine minérale», de 593,3 MDH et «produits finis d'équipement», de 370,8 MDH. Une évolution positive qui aurait pu être davantage significative si les exportations de «produits bruts d'origine animale et végétale», n'avaient pas chuté de près de 217,2 MDH et celles des «demi-produits» de 428,5 MDH. Pour les produits exportés, les meilleures contributions ont été celles des «phosphates» (+29% soit, +482,1 MDH), des «Huiles de pétrole et lubrifiants» (+52,5% soit, +244,8 MDH) et des «Gas-oils et fuel-oils» (+ 529,6 MDH). La meilleure contribution est incontestablement celle des exportations de produits de la mer. Cette hausse se chiffre à plus de 735 MDH pour les 3 principaux segments de cette branche d'activité, pour un total des exportations de 2,32 MMDH. Flambée des prix énergétiques, enlisement des importations Si la hausse des exportations a été très timide, celle des importations est plutôt alarmante. Leur niveau actuel, à fin février 2012, ressort à 60,23 MMDH, lorsqu'il n'était que de 51,9 MMDH, à fin février 2011. Une progression de près de 16% (+8,29 MMDH), due essentiellement au renchérissement des prix des matières énergétiques à l'international. Sur les deux premiers mois de l'année en cours, le Maroc a, en effet importé en volume moins de pétrole brut qu'à la même période en 2011, soit 764.000 tonnes cette année contre 824.600 tonnes l'année passée. En valeur, le rapport s'inverse. Ce sont ainsi 5,18 MMDH qui ont été engagés à fin février 2012, soit 440,9 MDH de plus que la facture de l'année passée, à cette même époque. Cela étant, «les produits énergétiques» se seront appréciés de plus de 28,5%, soit un différentiel de 3,43 MMDH. Pour illustration, le prix moyen de la tonne importée de pétrole brut est aujourd'hui de 6774 DH/T, lorsqu'il n'était que de 5749 DH/T, à fin février 2011. Les «biens d'équipement» ont également pesé dans la balance, s'appréciant en glissement annuel de 11,1%, ce qui correspond en valeur à +1,14 MMDH. Les «demi-produits» (matières plastiques, produits chimiques, etc.) ne sont pas en reste. Leur évolution est évaluée à près de 15%, soit une enveloppe supplémentaire de 1,65 MMDH. Sans oublier les «biens finis de consommation» qui auront coûté 1,84 MMDH de plus, que l'année passée. Compte tenu des ces nouveaux chiffres, la balance commerciale fait ressortir un solde commercial négatif. Il s'est en effet aggravé de plus de 7 MMDH (27,6%), cela donne au final, un taux de couverture de 45,6%, «contre 50,5% à fin février 2011». Les produits de la mer à la fête Les exportations de «crustacés, mollusques et coquillages» ont connu, en glissement annuel, une progression de plus de 71,8%, soit une recette supplémentaire de 514 MDH pour un total de 1,22 MMDH. Il en est de même pour les exportations de «conserves de poissons» et des «poissons frais» qui se sont appréciées respectivement de 20,9% (+138,1 MDH pour un total de 798,2 MDH) et de 36,1% (+79,3 MDH, pour un total de 298,9 MDH). En revanche, les exportations de produits alimentaires, qu'ils s'apparentent à des légumes, des agrumes ou des conserves, ont nettement baissé, comparées aux chiffres constatés à fin février 2011. Sur le seul segment des «agrumes», les exportations sont passées de 832,7 MDH à fin février 2011 à 588,8 MDH à fin février 2012. Ce qui est vrai pour les produits de la mer ne le serait-il pas pour les produits alimentaires ? Ce qui est sûr, c'est que l'évolution des exportations sur les deux premiers mois de l'année n'est pas enthousiasmante.