Un coup d'envoi donné en grande pompe. C'est avant hier, mercredi, que le Club Med lançait le projet de rénovation de son village de vacances Yasmina à Cabo Negro. En maître de cérémonie, le président directeur général du Club, Henri Giscard d'Estaing déroulait le tapis rouge à plusieurs invités de marque, dont notamment Yassir Znagui, ministre du Tourisme et de l'artisanat et Anas Alami, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG- le bras financier de l'Etat étant présent dans le capital de Club Med à hauteur de 9,9%). Un choix sûr L'enjeu est de taille. Le projet de rénovation du Club Yasmina décline la nouvelle stratégie mondiale du Club Med de montée en gamme. Chambres repensées par un designer de renom, nouveau Spa... le groupe met les petits plats dans les grands pour donner une seconde vie à son village de Cabo Negro. Il y met aussi les moyens : une enveloppe de près de 24 millions d'euros (près de 266 millions de dirhams) est allouée à la rénovation. Ce montant est financé intégralement par la SIM (société immobilière de la Mer), société dont la CDG détient près de 95% du capital. De l'aveu même du management de Club Med, le financement d'un tel investissement a été difficile à débloquer, étant donné la conjoncture toujours morose. Mais en misant ses fonds sur le site de Cabo Negro, le Club Med a joué la sécurité. En effet, implanté depuis 40 ans au Maroc, le village Yasmina fait office de fleuron du groupe, puisqu'il bénéficie de plusieurs atouts stratégiques. Son site d'abord présente plusieurs possibilités de vue sur mer. Aussi, le village de Cabo Negro après sa montée en gamme devrait être très peu exposé à la concurrence, celle haut de gamme reste en effet contenue à Tétouan. Qui plus est, «les structures haut de gamme de la région ne disposent encore que de capacités d'accueil limitées», avance le management de Club Med. Un club performant Ultime atout, Yasmina figure parmi les villages les plus performants du Club Med au Maroc, à savoir que son taux d'occupation reste supérieur au taux d'occupation historique moyen des villages nationaux. Yasmina se distingue même au niveau de tout le réseau mondial de Club Med en affichant les taux de fidélisation parmi les plus élevés du groupe. Et encore, la durée d'ouverture du Club Yasmina est aujourd'hui courte (100 jours par an). À cet effet, un allongement de la période d'exploitation est prévu pour la faire passer à 150 jours à la réouverture du club après rénovation en juillet prochain, ce qui constituera un coup de pouce à la rentabilité du village Yasmina. Cette rentabilité devrait être également améliorée par une augmentation de la capacité du club qui sera portée de 306 à 371 chambres, ce qui permettra d'accueillir 300 clients supplémentaires après la rénovation. Sans compter qu'en lien avec la montée en gamme, les tarifs du village Yasmina seront majorés du tiers (le tarif actuel est de 1.270 euros la semaine en haute saison). Marques de confiance mutuelles Par le lancement du projet de rénovation du Club Yasmina, le Club Med s'engage à poursuivre l'exploitation de ce site pour une durée de 15 années minimum au titre du contrat de bail le liant à la SIM, ce qui prolonge son engagement initial de 5 ans. Il s'agit d'«une marque de confiance dans le tourisme dans la région du Nord d'un opérateur de premier plan», s'est félicité Anas Alami. Par sa simple présence à la cérémonie de lancement du projet de rénovation, le directeur général de la CDG a coupé court à toute rumeur de désengagement de la Caisse du capital de Club Med. Rappelons en effet que la récente cession par la CDG de certaines de ses parts du Club Med (consistant en obligations à option de remboursement en actions - ORANE) au chinois Fosun avait ravivé les rumeurs d'un désengagement total du bras financier de l'Eat du capital de Club Med. À cela, la réponse de Alami est sans équivoque : «En tant qu'actionnaire de long terme du Club Med, nous avons jugé opportune l'entrée de Fosun dans le capital du Club Med». Sous un même signe de confirmation, le ministre du Tourisme a insisté sur le partenariat stratégique liant l'Etat au Club Med, spécifiquement à une période charnière, où la stratégie touristique nationale est en phase d'être mise sur les rails.