«Du lourd à renforcer dans les portefeuilles». Telle est la recommandation de BMCE Capital Bourse (BKB) à propos du métallurgiste Delattre Levivier Maroc. Une recommandation qui vient s'ajouter à celle préconisant de renforcer la valeur Cosumar dans les portefeuilles en ce mois d'août (voir Les Echos Quotidien daté 23 août). Pour les analystes de BKB, le choix de Delattre Levivier Maroc est naturel. Avec une expertise de plus d'un demi-siècle, l'entreprise s'affiche comme leader dans le marché de construction métallique lourde au Royaume, bien que le carnet de commandes de DLM ait décliné de 15,4% pour s'établir à 887,8 millions de DH au 1er janvier 2010 (dont près de 700 millions de DH seraient réalisés courant 2010). Les analystes de BKB estiment que «cette situation est imputable au contexte international difficile et au repli de la prospection pétrolière suite à la baisse des cours du baril en 2009» et précisent que «la société dispose de fortes compétences dans les secteurs porteurs de l'économie, notamment dans l'énergie renouvelable propre : l'éolien». Allusion faite à la fabrication de mâts d'éoliennes. Sans oublier l'extension à l'international avec l'ouverture d'une succursale au Sénégal en 2009. D'autres arguments plaident en faveur du titre. On notera la capacité totale de production qui se trouve étoffée de 17.000 tonnes/an, répartie sur 3 sites à savoir Aïn Sebaâ, Tit Mellil et Jorf Lasfar, et conjuguée à une situation saine avec un niveau d'endettement en amélioration. Le titre s'en trouve valorisé à 694 DH, par BKB, soit un gap de 8,4% par rapport au cours observé le 17 courant. Entre temps, les analystes s'attendent à ce que DLM annonce un tournant stratégique pour s'orienter davantage vers les métiers en amont à plus forte valeur ajoutée notamment l'ingénierie industrielle. Des secteurs porteurs Spécialisée dans la chaudronnerie, la tuyauterie et la charpente, Delattre voit le portefeuille des secteurs sur lesquels elle intervient s'élargir. En fait, bien que le secteur cimentier demeure prédominant en termes de revenus avec une part de 52,8% à fin 2009, il a cédé la place en perdant 21,2% au profit des secteurs de mines et chimie (13,3%) et de l'énergie (0,2%). Deux secteurs qui ne figuraient pas dans la cartographie des secteurs de la société. Par ailleurs, le secteur pétrole et gaz accapare une part de 29% tandis que les autres se partagent un peu moins de 5% du chiffre d'affaires. Toutefois, cette configuration est encore amenée à changer, notamment la part du secteur cimentier. Cette dernière pourrait diminuer progressivement dès 2011, suite à la fin des travaux de réalisation de la nouvelle cimenterie pour le compte de Ciments du Maroc à Aït Baha, Ciments du Sahel au Sénégal et Ciments de l'Atlas à Béni Mellal (filiale du Groupe Sefrioui). En conséquence, les parts des segments Energie ainsi que Mines et chimie pourraient progresser notamment grâce au lancement de projets liés à l'énergie éolienne dans les villes de Dakhla, Tétouan et Essaouira; à l'extension de la Centrale de Jorf Lasfar Energy Company (JLEC) et au démarrage du projet Jorf Phosphate Hub (JPH) de l'OCP, explique la note de BKB. Sur le plan national, le Royaume devrait s'engager, pour des années encore, dans plusieurs chantiers de grande envergure, notamment dans les secteurs du BTP et de l'énergie, particulièrement l'éolien. De même, «les segments offshore pétrolier et export du leader de la construction métallique lourde devraient reprendre compte tenu d'un contexte international en amélioration. Dans ce sillage, DLM devrait amplement profiter de la redynamisation des secteurs d'activités dans lesquels la société a développé une réelle expertise», relève la note de BKB.