Le TCG S. MEHMETPASA A – 577, battant pavillon turc, vient de jeter l'encre en fin de semaine dernière, au port de Casablanca, pour une escale de 5 jours. Il ne s'agit pas là d'un navire commerçant que les dockers nationaux ont l'habitude d'arrimer, mais d'un bateau Amiral du SNMCMG 2, Groupe OTAN permanent Contre–Mesures mines 2, accompagné de 3 navires détecteurs de mines, appartenant aux flottes italienne, turque et britannique. Un quatrième navire espagnol devait rejoindre le groupe, mais par un malencontreux imprévu (crise cardiaque du 1e officier), il a été contraint de rejoindre les côtes espagnoles. Du reste, cette mission multinationale vient parachever une série d'exercices, exécutée dans la région depuis quelques mois et tout récemment dans les eaux maritimes algériennes et tunisiennes. L'exercice prévu pour l'escale marocaine va être un exercice de passage (Passex), qui commencera aujourd'hui à 10 heures et ce, pour une durée de 6 à 7 heures. La participation de la flotte marocaine prévoit l'intégration d'un patrouilleur national (choisi pour sa vitesse et sa capacité à suivre les manœuvres prévues). Il est aussi question qu'un officier marocain participe aux manœuvres avec une flotte étrangère et qu'un officier étranger prenne sa place auprès des navires de l'OTAN. En effet, un des premiers objectifs de ce groupe est de renforcer le partenariat entre les forces actives et permanentes du SNMCMG 2 et leurs alliés de la région, depuis notamment le 11 septembre et l'émergence de nouveaux foyers de terrorisme. Si le Maroc prend part à cette mission comme ses partenaires méditerranéens dans le cadre du dialogue méditerranéen de l'OTAN initié en 1994 (intégration effective du Maroc en 1995), le commandant du SNMCMG 2, le capitaine Abdulhamit Sener (flotte turc) a annoncé que le Maroc pourrait intégrer une frégate nationale à ce groupe de l'OTAN d'ici la fin de l'année. Pour l'heure, rien n'a encore été officialisé. Meilleure convergence Rappelons que ce groupe a comme objectif principal de «défendre les voies maritimes des menaces que posent les mines». Il ne s'interdit pas cependant, d'étendre ses missions à des activités «scientifiques de récolte d'importantes données concernant l'environnement et le fond marin». Pour cela, il est en contact permanent avec un certain nombre de laboratoires de recherche de la région. La stratégie initiale a changé aussi ces 8 dernières années, puisque d'un simple déploiement passif des navires dans les eaux méditerranéennes, le Groupe OTAN Contre mines fait aujourd'hui, au-delà de l'interopérabilité entre nations participantes, de «l'intelligence stratégique». Dès 2001, le Maroc, représenté par l'Amiral Mohamed Berrada, a signé un «Tactical Memorandum of understanding» avec son homologue italien Mauricio Gemignani pour une meilleure convergence des stratégies interétatiques en matière de coopération maritime et de lutte contre le terrorisme. D'ailleurs, cette dernière composante prend davantage d'importance dans l'échelle des priorités du groupe Contre- mines de l'OTAN, depuis que le SNMCMG 2 participe (2011) à l'Opération Active Endeavour (OAE) qui «vise à protéger la région de la Méditerranée de tout acte de terrorisme, à travers la détection et la dissuasion».