Un programme élaboré avec soin, des recherches poussées sur le plan des sources musicales et des têtes d'affiches plébiscitées par les mélomanes. Le festival des alizés d'Essaouira qui aura lieu du 26 au 29 avril prochain, est tout cela à la fois. C'est d'ailleurs, cette pincée de rêves et de bonnes volontés qui a assuré jusque-là la réussite de ce festival. Les férus de la musique classique se retrouveront donc à Essaouira, prêts à vivre trois jours de ces envolées lyriques. Cette année encore, les organisateurs ont invité des artistes célèbres, notamment le soliste David Grimal, le pianiste français Pascal Amonyel et le talentueux George Plu- UNE BRISE D'ALIZES SOUFFLE SUR ESSAOUIRA dermacher. Aux côtés de ces artistes confirmés, disputés par les plus grands orchestres, le printemps des alizés donne aussi l'occasion aux jeunes, marocains et étrangers de se produire et de partager ainsi des moments jubilatoires, durant lequels les notes musicales sont les mots d'ordre. Il s'agit notamment de Rita Saher, pianiste concertiste et chambriste. Crescendo qui regroupe des solistes de l'orchestre philharmonique du Maroc sera également de la partie. Démocratisons la musique classique ! Jugé souvent élitiste, le festival des alizés a adopté depuis quelques années déjà une stratégie visant à permettre au plus grand nombre de spectateurs d'assister aux concerts programmés. En instaurant la gratuité, le festival, subventionné par l'Association Essaouira Mogador et la ville d'Essaouira, met fin aux idées reçues et fait en sorte que la musique de chambre devienne accessible à tous. Avec un budget avoisinant 1MDH, cette manifestation artistique, qui fait d'Essaouira la capitale de la musique de chambre au Maroc, tente tant bien que mal de trouver d'autres ressources de financement afin de subsister. «Sobriété budgétaire oblige, le festival s'exprimera dans un format qui privilégiera la proximité, l'acoustique et l'émotion, partagées au plus près, autour de musiciens d'anthologie», Toutefois, quelques hôtels de la ville ainsi que des compagnies aériennes font des «gestes» pour aider le festival. Malgré un budget dérisoire, les incitateurs et les organisateurs des Alizés semblent être sur la bonne voie. Ce sont tous des mélomanes, à commencer par la directrice du festival la jeune pianiste marocaine Dina Bensaïd, qui entreprennent leur mission avec beaucoup d'énergie et de passion ; c'est par conséquent dans le cadre de la célèbre Dar Souiri qu'auront lieu les concerts de cette manifestation, faisant la part belle aux trios, quatuors et quintettes. Les oeuvres les plus emblématiques et les plus romantiques de grands musiciens comme Brahms, Beethoven, Mendelsohn, Schubert, Haydn et Mozart et de bien d'autres encore seront interprétées -avec brio certainement- par les artistes conviés à l'événement. Une belle vitrine pour le Maroc. Le festival des alizés qui refuse les frontières artistiques, se veut aussi une occasion pour les professionnels et les musiciens étrangers de découvrir les talentueux artistes en herbe marocains. C'est d'ailleurs l'un des objectifs majeurs de cette manifestation qui oeuvre pour le partage. Le festival des alizés, permettra indubitablement aux festivaliers de voyager à travers le temps grâce aux oeuvres qui seront interprétées dans une ambiance festive et originale typique du printemps musical des alizés. On y fleure une ville qui s'approprie son festival comme l'histoire d'un jeune couple qui d'année en année, consolide les relations qui l'unissent. Carrefour de l'universalisme, Essaouira se transforme petit à petit en un espace culturel où se mêlent les créativités, le talent, les émotions et le plaisir des sens.